Vigilance entre souffrances et gloire

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Le thème de mon message m’a été inspiré à la lecture des notes de Chantal lors de la journée des Bergères[1] à la communauté de Saint Loup à laquelle elle a participé le 9 janvier dernier. A la fin de cette journée, elle a eu une attaque cérébrale qui allait lui être fatale trois jours plus tard.

J’aimerais, avant tout, vous remercier pour vos messages d’amitié. La présence de beaucoup d’entre vous lors de son culte d’A-Dieu, a aussi été un vrai encouragement et une forte consolation pour toute la famille.

J’ai vraiment été édifié et encouragé par la lecture des notes de Chantal. J’ai aussi demandé à Anne-Lise Sprunger, la responsable des Bergères, de me communiquer son enseignement.

Chantal a vécu cette journée dans la joie et la louange. Plusieurs Bergères me l’ont dit. Elle a donc été enlevée, remplie de l’Esprit saint, en « état de grâce ».

Son départ subit nous dit évidemment que « nous ne savons ni le jour, ni l’heure » de notre propre départ. Par conséquent, que nous avons à être prêts et vigilants (Mat. 25,13)

Gloire promise

Le thème du message d’Anne-Lise Sprunger était basé sur la promesse de la Gloire de Dieu, à partir du texte de la lettre de Paul aux Romains:

« J’estime en effet que les souffrances du temps présent ne sont pas comparables à la gloire que Dieu nous révélera. La création entière attend avec impatience le moment où Dieu révélera ses enfants » (Romains 8,18s).

La gloire de Dieu, c’est l’éclat de la vive présence de Dieu.

Je crois que cette présence de Dieu s’est manifestée par la paix et l’unité données à notre famille quand nous avons accompagné Chantal de l’autre côté de la rive, malgré le choc et la tristesse de ce départ.

D’après les témoignages que j’ai reçus, cette présence de Dieu était aussi perceptible durant le culte d’A-Dieu qui a rassemblé d’innombrables personnes dans cette église, la salle de paroisse et sur Internet.

La gloire du Seigneur ressuscité

Notre vie se déroule entre le « déjà et le pas encore ».

La gloire dans toute sa profondeur est promise quand le Christ reviendra. Mais, Dieu nous donne parfois, déjà maintenant, des signes de son amour. C’est ce qu’il a fait, me semble-t-il, lors du départ de Chantal. Et cela m’encourage à continuer mon chemin sans elle.

Bien sûr, la présence de Dieu s’est manifestée de manière éminente dans la personne de Jésus. À la fin de sa thèse sur le sens de la gloire de Dieu, Giovanna Porrino écrit : « Dans cet homme Jésus, que l’on proclame « Oint du Seigneur », l’éclat de la présence vive du Dieu de gloire se donne à voir dès sa vie terrestre en deux moments privilégiés : à sa naissance et à sa transfiguration.

Et, après son humiliante mise à mort sur une croix et son incroyable résurrection, la communauté croyante confessera que ce Jésus, mort puis ressuscité, est désormais « le Seigneur de la Gloire » (cf. Jc 2,1 ; 1P 1,11 ; 2P 3,18).[2]

De gloire en gloire

La promesse de Dieu est de nous appeler à partager sa gloire éternelle. Voici le but de notre vie selon l’apôtre Pierre : « le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés à sa gloire éternelle en Christ, vous rétablira lui-même après que vous aurez souffert un peu de temps ; il vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables ». (1 Pierre 5.10-11)

Paul annonce une manifestation surabondante de la gloire de Dieu, comme nous n’en avons jamais fait l’expérience ici-bas. « Les souffrances du temps présent ne sont pas comparables à la gloire que Dieu nous révélera » (Rom 8,18).

Tous, nous y aspirons, avec la création tout entière, en particulier les animaux, qui comme nous souffrent de la mort, mais également les végétaux qui souffrent de la pollution. En fait, dit Paul, « la création entière gémit et souffre comme une femme qui accouche » (Rom 8,22). Le monde entier a soif de contempler la gloire de Dieu sans savoir qu’il cherche cela.

De souffrances en souffrances

Mais avant la gloire, nous avons à traverser des vallées de larmes : « les souffrances du temps présent », dont parle l’apôtre Paul. Dans ces vallées « des forces qui ne mènent à rien » s’opposent à nous. (8,20)

Anne-Lise Sprunger appelle ces forces « les fronts d’opposition » au Royaume de Dieu. Paul les décrit comme « le pouvoir destructeur qui (nous) tient en esclavage » (Rom 8,21. Français courant).

Bibliquement, Anne-Lise discerne trois fronts d’opposition :

a. Notre nature humaine pécheresse

b. Le monde

c. L’ennemi de nos âmes.

Disons rapidement quelques mots à leur sujet, par de brèves citations bibliques :

a. Notre nature humaine

 Jérémie dit : « Le cœur est tortueux – trompeur – par-dessus tout et il est incurable : Qui peut le connaître » ? (Jérémie 17.9)

Jésus constate : « C’est du dedans, c’est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées. (Marc 7.21)

b. Le monde

L’apôtre Jean nous appelle à ne pas « aimer ce qui est dans le monde, à savoir « la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie » (1 Jean 2.15-17).

c. L’ennemi de nos âmes

Paul dit que nous n’avons pas à lutter contre des êtres humains, mais « contre des puissances spirituelles mauvaises ». C’est pourquoi nous avons à prendre sur nous « toutes les armes que Dieu fournit, afin d’être capables de tenir bon face aux ruses du diable » (Ephésiens 6,10s).

La vie chrétienne, c’est donc exercer la vigilance contre ces trois « fronts d’opposition » : notre nature humaine tordue, le monde avec la convoitise des yeux qui nous séduit et l’ennemi de nos âmes qui veut prendre l’avantage sur nous.

C’est ici et maintenant que nous avons à être vigilants, car nous ne pouvons savoir le moment de notre dernier jour.

La vie dans l’Esprit saint

Encore une dernière chose : la plus importante! La vie chrétienne est une vie dans l’Esprit saint. Paul en parle avec insistance dans ce magnifique chapitre, dont je vous recommande la lecture. C’est « l’Esprit qui vient en aide à notre faiblesse » pour fortifier notre vigilance. (Rom 8,26)

Chrétien signifie être uni au Christ. Christ est l’équivalent de « Messie », un terme hébreu signifiant être rempli de l’Esprit saint.

Jésus a été le Messie rempli de tous les dons de l’Esprit.

Quand nous nous tournons vers lui dans la foi et l’écoute de sa Parole, nous recevons des dons de son Esprit. Quand nous tournons nos yeux vers lui, nous rayonnons de la joie de l’Esprit saint (Psaume 34,6)

Nous ne pouvons être vigilants contre les trois fronts d’opposition que dans l’Esprit saint à invoquer sans cesse.

Deux prières

Je voudrais terminer deux prières. La première est une prière à l’Esprit saint que je dis tous les jours :

« Saint-Esprit, amour de Dieu,

Visite-nous et sanctifie-nous, maintenant et à l’heure de notre mort »

La deuxième est une prière de Chiara Lubich :

Jésus, fais-moi parler comme si c’était la dernière parole.

Fais-moi agir comme si c’était la dernière action que j’entreprends.

Fais-moi prier à chaque fois comme si c’était la dernière occasion,

ici sur terre, de m’entretenir avec toi.[3]


[1] Les « Bergères de Saint-Loup » sont « des femmes engagées dans la foi, qui ont un cœur de bergère et sont au service de leur famille, leur Église, la société ».  https://www.saint-loup.ch/bergeres

[2] Giovanna Maria Porrino, Le poids et la gloire — Splendeur de Dieu, splendeur de l’homme, de la Genèse aux Psaumes. Le Cerf, Paris, 2016

[3] Fabio Ciardi, Le souffle de l’âme. La prière chez Chiara Lubich. Nouvelle Cité, Paris, 2023, p. 181. D’autres prières à l’Esprit saint peuvent être lues ici : https://www.hoegger.org/article/prieres-a-l-esprit-saint-1/ 


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Commentaires

Une réponse à “Vigilance entre souffrances et gloire”

  1. Avatar de Johannes Vetter
    Johannes Vetter

    Merci merci merci
    Ta temoignage
    Me donne la force de l‘Esprit Saint et !!!
    La presence de ton epouse

    Merci merci merci

    Johannes

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