caravage thomas

« Être avec Jésus », vocation première de l’apôtre

Les évangiles présentent avant tout la proximité des apôtres avec Jésus. Ils doivent être avec lui avant d’être envoyés, l’écouter avant de parler. S’ils veulent être ses témoins autorisés, ils doivent être en communion avec lui.

L’évangile de Marc, en particulier, souligne que Jésus établit douze disciples « pour être avec lui ». Avant d’être une mission, l’apostolat est un « être avec Jésus ». (Marc 3,14).

Pour découvrir son caractère unique, les apôtres doivent passer du temps avec lui. Ils découvrent alors qu’il est plus qu’un maître itinérant, plus qu’un prophète, plus qu’une grande figure religieuse : il ne fait « qu’un avec le Père » (Jean 10,30). Il est le Fils bien-aimé qui fait la joie du Père et qu’il faut écouter (Mat 17,5).

Les Douze apprennent à être avec lui de sorte que lorsque Jésus les envoie, ils gardent sa présence spirituelle au milieu d’eux. C’est pourquoi dès le premier envoi en mission, Jésus les envoie deux par deux. Être avec Jésus conduit à la mission, car l’identité de Jésus est missionnaire : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jean 20,21).

Après sa résurrection, le Ressuscité continue d’être présent parmi ses disciples, d’après le témoignage unanime des évangiles.

Dans l’Évangile de Matthieu, il suffit que « deux ou trois se trouvent réunis en son nom » pour que Jésus se manifeste (Mat 18,20). Alors que dans le judaïsme il faudra dix hommes pour le « minian », le quorum de personnes – mâles – pour qu’une assemblée puisse se constituer, Jésus ne donne comme condition que de s’unir « en son nom ».

Jésus envoie les apôtres témoigner de lui et baptiser avec la promesse de « l’Emmanuel » : il sera avec ses disciples tous les jours et ils peuvent compter sur la force de sa présence. (Mat 28,18-20).

Dans la finale de l’évangile de Marc, le ressuscité accompagne ses disciples par des signes. Tout pouvoir lui a été donné et ceux-ci collaborent avec lui. (16,15-20).

Chez Luc, Jésus se fait reconnaître à deux disciples en chemin vers Emmaüs (24,13-35), symbole d’une Église « synodale » qui avance avec le Christ au centre. Dans le livre des Actes des apôtres, le ressuscité est présent au milieu des siens, par le don de l’Esprit saint. Il donne la force de témoigner de ses paroles, de ses actions et de sa résurrection, de prêcher la conversion et de comprendre les Écritures.

Chez Jean, Jésus envoie ses disciples alors qu’il les rencontre dans le cénacle. Son Esprit en eux et parmi eux les accompagne et les revêt de son autorité.  (20,21-23).  

Chez Paul, c’est d’avoir vu le Seigneur qui est la base de son apostolat : « Ne suis-je pas apôtre ? N’ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ? Et vous, n’êtes-vous pas mon œuvre dans le Seigneur ? » (1 Cor 9, 1). Cette rencontre a déterminé le reste de sa vie. Désormais, il ne vit plus pour lui-même mais pour et avec Jésus qui l’a envoyé et qui continue à l’accompagner.

Lui aussi vit son apostolat comme un « être avec Jésus » au milieu d’autres disciples. Un exemple frappant est son séjour à Troas. Alors même que le Seigneur avait ouvert une porte pour l’annonce de l’Évangile, Paul décide de partir pour la Macédoine parce que son frère Tite n’était pas là comme convenu. Il n’avait pas l’esprit en paix parce qu’il avait besoin de son frère pour vivre la promesse de Jésus d’être là où deux ou trois sont réunis en son nom (2 Cor 2,12-13).

 

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