tombeau Jerusalem1

Sors de là ! (Jean 11,17-44)

Dans chaque rencontre, Jésus provoque des réactions, de confiance ou de fermeture. Il en va de même aujourd’hui. Dans ces rencontres, Jésus révèle qui il est : son humanité et sa divinité. Son humanité sensible à la souffrance d’autrui et à la sienne. Sa divinité dans sa relation avec son Père, dans ses actes et ses paroles.

 Le récit de la résurrection de Lazare nous parle de confiance, de souffrance éclairée par une lumière et d’un chemin ouvert.

 

Confiance

Marthe passe d’une confiance générale en Dieu, qui est forte (“je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera ») et d’une foi générale en la résurrection au dernier jour (qu’elle partage avec la religion du temps) à une confiance précise en Jésus, qu’elle confesse comme Messie et Fils de Dieu.

Voilà ce qui advient dans une rencontre avec Jésus (ou avec celui qui est son témoin) : passer à une confiance en lui, tel qu’il est ne confessant sa divino-humanité.

C’est tout un chemin. Pour certains ce chemin est rapide, pour d’autres, cela prend tout un temps.

Marie, qui s’est levée immédiatement, (une image « mariale », comme Marie qui part en hâte visiter Élisabeth. Luc 1), dit aussi sa confiance…mais sa confiance déçue, dans les mêmes paroles de reproche de Marthe : « Si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ».

Les deux sœurs ont la bonne attitude : devant l’incompréhensible aller auprès de Jésus et lui dire leur peine, leur incompréhension. C’est à méditer pour nous.

Cependant elles expriment deux démarches différentes : l’une prend l’initiative.

L’autre attend un appel de Jésus. Jésus accueille les deux. De toute manière, c’est dans la souffrance, qu’il nous parle le plus, si nous sommes ouverts.

 

Souffrances

Il y a les souffrances des deux sœurs, et aussi de tous ceux qui les ont visitées, et qui se lamentent (v. 33).

Mais ce texte nous montre aussi toute l’humanité de Jésus, sensible à la souffrance.

Devant cette souffrance, Jésus est touché : « il frémit intérieurement et il se troubla ».

La cause du trouble de Jésus est triple :

  • Il est ému par la souffrance des sœurs et de ses amis
  • Il est bouleversé par la puissance de la mort. « Alors Jésus pleura » : ce verset est le plus court de toute l’Écriture
  • Il est secoué devant l’ironie, le manque de foi de certains (v. 37)

Combien Jésus est proche de nous ! Il souffre parce qu’il aimait Lazare (v. 36)…comme il nous aime et participe à nos épreuves.

 

Lumière

Lumineuses sont les paroles de Jésus : « Je suis la Résurrection et la vie, celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ».

Au cœur de la souffrance, Jésus apporte l’espérance. Il est à la fois compatissant et consolant. Il nous indique un chemin pour tout accompagnement : être à la fois proche, mais aussi ne pas laisser la personne sans une parole d’espérance qui la remet debout.

Il nous invite à chercher dans toute épreuve déjà des lueurs de résurrection. Quelles sont-elles ?

Jésus peut le faire, car lui-même a connu les sentiments de solitude, de souffrance, d’abandon sur la croix. Pour lui l’épreuve n’est pas comme de l’eau sur les plumes d’un canard, mais il s’est impliqué jusqu’au bout pour faire jaillir la lumière du salut, de la résurrection.

 

Chemin

Jésus lève les yeux vers le ciel bleu pour prier son Père. La prière chrétienne ne se dirige pas vers un lieu précis sur terre (Jérusalem ou la Mecque), mais s’adresse au Père, dans l’Esprit par le Christ.

Elle se vit en Christ, dans la confiance que Jésus avait que le Père entend et exauce. (v. 41-42)

Elle se vit dans la force de l’Esprit saint. Dans le souffle de la voix forte de Jésus : « Lazare sors ! » (v. 43)

C’est parce que Jésus est le Messie, celui en qui l’Esprit repose en plénitude (Jean 1), que sa prière est efficace. Sa prière est le modèle de toute prière chrétienne à vivre aussi en invoquant l’Esprit saint.

« Déliez-le et laissez-le aller ! » Après l’œuvre de Dieu, il y a l’oeuvre des amis de Lazare. C’est l’œuvre de Dieu à travers l’Église et à travers nous. Mais l’œuvre de Dieu est première.

Jusqu’où ira Lazare ? La tradition occidentale dit qu’il est mort en Provence, après avoir accompagné ses sœurs et Marie de Magdala. La tradition orientale dit qu’il est mort en Chypre et qu’après avoir connu la douceur du Seigneur qui l’a ressuscité, il ne s’est nourri que de douceurs !

 

Une prière

 

Je suis la résurrection et la vie (Jean 11,25)

Seigneur, tu as pleuré devant le tombeau de ton ami Lazare

et tu fus profondément ému et troublé devant la tristesse de ses deux sœurs.

A l’approche de ta propre mort, tu as combattu pour rester

jusqu’au bout dans la confiance et la vérité.

 

Mais la mort n’a pu te retenir, car tu n’as fait qu’aimer.

Tu es ressuscité et tu es à jamais vivant, la mort n’ayant plus de prise sur toi.

Désormais tu es tous les jours avec nous et tu frappes à notre porte

pour nous rendre participants à ta victoire. 

 

Aujourd’hui tu partages tout avec nous :

nos tristesses et nos pleurs, nos troubles et nos émotions.

Tu connais mieux que nous nos douleurs et les chemins

qui mènent à nos cœurs pour les consoler.

 

Viens toi-même les ouvrir à ta présence

et déposer la confiance, toi lumière intérieure.

Manifestes-y la force de ta résurrection,

qui donne de rebondir après l’épreuve.

 

Aide-nous à vivre les uns avec les autres dans le pardon,

la compréhension et le soutien mutuel

afin que ta paix se répande parmi nous,

comme celle que tu as donnée au soir de ta Pâques

en disant à tes amis : « La paix soit avec vous » !

 

Oui, Seigneur, augmente notre foi

afin que nous croyions que tu es la résurrection et la vie.

Celui qui croit en toi ne mourra pas, mais vivra.

 

Image : une tombe de l’époque de Jésus à Jérusalem


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