Éclatez en cris de joie, vous, ruines de Jérusalem, car le Seigneur console son peuple, il rachète Jérusalem ! (Esaïe 52, 9)
A qui le prophète parle-t-il ? Et à quel moment de l’histoire du salut pense-t-il ?
Est-ce aux exilés à Babylone, loin de Jérusalem, voici plus de 2’500 ans. Période où Esaïe a écrit ces paroles d’espérance ?
Est-ce aux habitants de Bethléem et de Jérusalem, contemporains de la naissance, de la vie, mort et résurrection de Jésus ?
Est-ce aux générations à venir ?
Est-ce au peuple juif qui voit son espérance de retourner sur la terre de ses ancêtres en train de se réaliser ?
Est-ce à nous aujourd’hui ?
Est-ce à la génération qui verra le retour en gloire de Jésus ?
Ou bien parle-t-il, dans un même mouvement prophétique, à toutes ces personnes et à toutes ces périodes de l’histoire ?
Par le mystère de son incarnation il est entré dans notre histoire et l’a assumée.
Par le mystère de sa résurrection, il a vaincu la mort et manifesté la vie éternelle.
En lui la nouvelle création est en germe. La mort n’a plus de prise sur lui. Il a anticipé ce jour glorieux où Dieu relèvera les ruines de Jérusalem et consolera son peuple de manière définitive.
Désormais Jérusalem c’est chaque lieu où l’on vit en son nom : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom je suis au milieu d’eux »
Jérusalem, c’est là où on vit sa Parole : « Celui qui m’aime vivra ma Parole, mon Père l’aimera et nous viendrons à lui ».
Jérusalem, c’est là où l’eucharistie est célébrée : « Le pain que nous rompons n’est-ce pas la communion au corps du Christ ».
La vraie Jérusalem est là où ceux qui suivent Jésus veulent mettre en pratique son commandement nouveau.
La Jérusalem céleste est là où le Seigneur console son peuple, montre sa sainteté, guérit les malades, rachète les prisonniers.
Il agit au milieu de nous dans la mesure où nous lui donnons notre confiance et notre écoute et les partageons avec nos compagnons de route.
En agissant ainsi il nous appelle en même temps à prendre soin les uns les autres à nous encourager, à libérer des chaînes.
Par dessus tout il nous appelle à lui ressembler de plus en plus : il appelle son épouse à la sainteté et à l’unité pour préparer sa venue.
Qu’en ce temps de préparation de Noël où il est venu première fois dans l’humilité, il nous donne de le rechercher et de l’invoquer !
Que notre cœur devienne pour lui une petite Jérusalem où il peut se manifester !
Nations réjouissez-vous avec son peuple ! (Romains 15,19)
Montez à Jérusalem !
Chantez, dansez et psalmodiez !
Unissez vos voix avec celles des fils d’Israël
et avec celles des filles d’Ismaël !
Que tombent les murs et les haines !
Que fleurissent la justice et la paix !
Car il vient, le Saint, béni soit-il,
doux et humble de cœur.
Il habite les louanges de son peuple.
Il se révèle là où on l’on s’accueille en son nom.
Viens Seigneur Jésus, viens bientôt !
Tableau de Beni Gassenbauer, Jérusalem