ascension

L’Ascension: raisons d’une joie

La joie des apôtres au moment de l’Ascension de Jésus est étonnante, car ils auraient pu éprouver un pincement de coeur (comme Elisée après le départ d’Elie). Mais ils rentrent à Jérusalem « tout remplis de joie ».

Luc est vraiment l’Evangile de la joie. Il commence par la joie de la venue du Christ. Au milieu il y a la joie du retour vers Dieu (Paraboles de Luc 15), et il se termine par la joie des apôtres.

Quelles sont les raisons de cette joie : j’en vois quatre.

1. La joie de comprendre

2. La joie de la promesse de l’Esprit Saint

3. La joie de la mission

4. La joie de la louange.

 

1. La joie de comprendre

Souvent ils étaient restés perplexes devant ce Messie tellement différent de leur attente. Ils l’attendaient glorieux, il vient humble, marchant avec eux, se mettant à table avec eux, lavant leurs pieds.

Alors une des premières actions de Jésus après sa résurrection a été de leur ouvrir l’intelligence pour qu’ils comprennent les Écritures.

Avant son départ, Jésus prend la peine de leur faire une synthèse de son parcours (Luc 24,46-47). Sa vie terrestre, sa passion, sa résurrection, puis le lancement de la conversion du monde. Pour Jésus tout s’enchaîne dans une logique, conforme aux Écritures.

En ce jour de l’Ascension, nous sommes avec les disciples sur cette montagne. Et nous voulons aussi mieux comprendre. Nous sommes sur cette montagne à chaque fois que nous nous rassemblons pour le culte, pour la célébration de la cène. Mais également lorsque nous ouvrons l’Ecriture chez nous.

Nous avons besoin que le Christ ouvre notre intelligence pour comprendre les Ecritures et pour comprendre le sens de notre vie.

A la lumière de l’Ascension, quel est le sens de notre vie ? Nous commençons à percevoir que les épreuves, les grisailles du quotidiens, les renouveaux font partie de notre vie.

Mais nous ne sommes que passants sur cette terre. Notre maison définitive n’est pas ici-bas, mais dans le ciel, où Dieu nous ouvre une maison de lumière.

Le Christ nous y a précédés et il nous accueille. Nous pouvons nous approcher de lui dans la foi.

 

2. La joie de la promesse de l’Esprit Saint.

Le Christ ne laisse pas ses apôtres seuls avec la mission d’aller dans le monde. Il part. Mais il reste avec une présence plus spirituelle, plus profonde. L’Ascension n’est pas la fête d’une absence, mais la promesse d’une présence : « Je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis »

L’Esprit-Saint ne vient pas le remplacer, comme on change un P.D.G. à la tête d’une multinationale. L’Esprit Saint, c’est une personne qui agit comme Jésus. Il remettra dans notre mémoire les actes et les paroles de Jésus. Il sera la présence de Jésus ressuscité au milieu de nous.

« Vous serez revêtus de puissance ». Ce n’est pas la puissance de ce monde qui trouble, étourdit et fascine, mais celle qui nous permet d’aimer comme Jésus l’a fait.

Jésus part en bénissant ses apôtres. Il donne la bénédiction que Zacharie n’a pas pu donner au début de l’Evangile. Il est le grand prêtre de notre foi. Son dernier geste est une bénédiction, pour bien nous faire comprendre qui est Dieu : il n’est en définitive qu’amour et il veut nous le communiquer

Cette promesse est pour nous également. Nous ne sommes pas seuls. Par son Esprit, le Christ est à nos côtés. Il nous promet d’être avec nous tous les jours. Suis-je avec lui. C’est la question que je me pose chaque soir : « ai-je été aujourd’hui avec toi ? »

Jésus nous a quittés en bénissant. A nous aussi de bénir. De quitter chaque personne avec une bénédiction aux lèvres et dans le cœur. A nous aussi de commencer et de terminer chaque journée en disant une bénédiction.

Alors l’Esprit saint pourra agir dans nos vies. Ce qu’il ne peut pas faire si nous refusons notre bénédiction et notre pardon.

 

3. La joie de la mission.

Aux onze apôtres est confiée une tâche sacrée et … une sacrée tâche. « Prêcher au nom du Christ la conversion et le pardon des péchés à toutes les nations. »

Mais comment prêcher sans vivre ce que l’on annonce ? Pour pouvoir prêcher la conversion et le pardon des péchés, ils auront à le vivre : vivre chaque jour dans la conversion (se tourner vers Dieu) et dans le pardon (se tourner vers son prochain).

Car comment les nations croiraient-elles en un Dieu miséricordieux qui donne une vie nouvelle et qui pardonne, si ses envoyés ne sont eux mêmes pas miséricordieux ?

Quel honneur pour les apôtres d’être choisis pour la grande aventure du salut du monde. Quelle formidable confiance faite à ces ouvriers, qui n’ont pas fréquenté les bancs de l’université.

Pour nous aussi, n’est-ce pas aussi la raison d’une joie que de pouvoir participer activement à l’épopée de la mission. Elle n’est jamais terminée.

Si elle a des dimensions universelles, elle commence toujours par un regard nouveau posé sur chacun, par un sourire à l’inconnu rencontré, par une bénédiction du coeur et des lèvres pour chacun.

 

4. La joie de la louange.

La quatrième raison de la joie des apôtres est la louange. « Ils se prosternent devant lui …et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu ». Le verbe « se prosterner » est réservé à Dieu dans l’Ancien Testament.

En se prosternant devant Jésus, après son ascension, les apôtres disent clairement qui est maintenant pour eux leur Dieu et leur Sauveur.

Ensemble, ils louent Dieu dans le Temple, sans cesse. Ils vivent dans la conscience de la proximité de Jésus. C’est un encouragement pour nous à vivre dans sa présence, à approfondir notre compréhension de qui il est.

Il est notre Dieu et notre Sauveur. On ne le découvre et on ne le connaît qu’en l’adorant, en se prosternant devant lui, en le priant et en nous rassemblant pour le célébrer. Autrement il reste quelqu’un de vague.

Pour vivre une plénitude de joie, cherchons à vivre les quatre raisons de cette joie : en scrutant les Ecritures, en demandant la puissance d’amour de l’Esprit saint, en participant à la mission de l’Eglise et en nous rassemblant pour le célébrer.

 

Quelques prières pour l’Ascension

I.

« Ce Jésus, qui vous a été enlevé pour aller au ciel, reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller. » (Actes 1,10)

Un jour tu reviendras comme tu es parti

Et nous verrons ta gloire

Comme les apôtres à Béthanie,

Comme Paul dans sa vision,

Comme Jean à Patmos.

Alors tu nous transformeras

Et nous serons semblables à toi,

Habités en plénitude par l’Esprit,

Entièrement tournés vers le Père,

Totalement donnés à nos frères.

Vivifie cette espérance de ton retour,

Dans nos cœurs et dans l’Église.

Qu’elle nous anime sans cesse

Et déjà maintenant nous transforme !

 

II.

Ils retournèrent à Jérusalem, pleins de joie (Luc 24,52)

Tu es venu apporter la joie du ciel,

O Jésus, ma joie.

Que ta joie demeure au fond de moi

à travers les épreuves de la vie !

Tu es venu apporter le feu du ciel,

O Jésus, mon feu.

Que ton feu embrase mon cœur

et consume ce qui n’est pas de toi !

Tu es venu apporter la lumière du ciel.

O Jésus, ma lumière.

Que ta lumière fasse briller mon visage

et éclaire mes ténèbres !

Tu es venu apporter la loi du ciel.

O Jésus, ma loi.

Que ta loi nouvelle de l’amour réciproque

fasse reculer la haine et l’indifférence !

 

III.

Soyez sur vos gardes, je vous ai tout annoncé (Marc 13,14-23)

Par ta résurrection et ton ascension,

tu as anticipé la fin des temps

où tous ressusciteront.

Dès lors nous vivons

dans l’attente de ton retour

et ne cessons de te dire :

« Maranatha, viens bientôt, Seigneur » !

C’est pourquoi tu nous appelles

à la vigilance et à la prudence,

au discernement et à la confiance,

à la prière et à la persévérance.

Que ces temps nous le rappellent !


Publié

dans

par

Étiquettes :