Riche et Lazare

Le refus de se transformer (Luc 16,19-31)

Pourquoi le riche de l’Evangile ne peut-il pas se transformer devant le pauvre Lazare (Luc 16,19-31) ? Pourquoi tant de personnes ne changent-elles pas ?

Est-ce parce que le luxe de ce riche le replie sur lui-même ? Est-ce que le confort nous conduit à l’aveuglement, à la sclérocardie et au manque de sensibilité.

Comment pouvons-nous entendre la souffrance et la blessure des autres ?

Qu’est-ce qui va nous transformer ?

 La surprise de ce texte est que Jésus affirme que pas même le plus grand miracle peut le faire. Même si un mort ressuscitait, cela ne nous tirerait pas de notre suffisance !

Alors quelle est la force capable de nous changer ?

Jésus renvoie à « Moïse et les prophètes » qu’il faut écouter. (v. 31)

Que disent-ils ? Leur message est simple et connu de tous.

Jésus le résume dans la règle d’or : « Fais aux autres ce que tu voudrais qu’ils te fassent » !

Ou bien encore dans le double commandement d’amour envers Dieu et son prochain.

La Loi et les Prophètes affirment que chaque personne créée à l’image de Dieu est à respecter et à honorer.

Partager son pain avec celui qui a faim et couvrir celui qui est nu sont source de lumière (Es. 58)

En celui qui est dans le besoin le Christ se cache (Mat 25,41)

Comme le dit si bien Grégoire de Naziance :

« Serviteurs du Christ, ses frères et ses cohéritiers (Ga 4,7), tant que nous en avons l’occasion, visitons le Christ, nourrissons le Christ, habillons le Christ, recueillons le Christ, honorons le Christ (cf Mt 25,31s). Non seulement en l’invitant à table, comme quelques-uns l’ont fait, ou en le couvrant de parfums, comme Marie Madeleine, ou en participant à sa sépulture, comme Nicodème… Ni avec l’or, l’encens et la myrrhe, comme les mages… Le Seigneur de l’univers « veut la miséricorde et non le sacrifice » (Mt 9,13), notre compassion plutôt que « des milliers d’agneaux engraissés » (Mi 6,7). Présentons-lui donc notre miséricorde par les mains de ces malheureux gisant aujourd’hui sur le sol, afin que, le jour où nous partirons d’ici, ils nous « introduisent aux demeures éternelles » (Lc 16,9), dans le Christ lui-même, notre Seigneur. (14e homélie sur l’amour des pauvres, 38.40)

Je vous propose cette prière :

Tu viens à nous chaque jour à travers tes frères et sœurs.

Transforme notre regard, Seigneur !

Ouvre nos yeux sur les plus humbles et petits :

l’embryon dans sa vulnérabilité,

l’enfant dans sa fragilité,

l’étranger dans son insécurité,

le malade dans sa souffrance,

le mourant dans son angoisse,

le prisonnier dans son enfermement,

le mendiant dans sa dépendance,

chaque pécheur dans sa honte !

A travers eux tu secoues nos habitudes,

tu nous fais sortir de nos zones de confort.

Car en eux, c’est toi seul que nous rencontrons,

C’est toi seul que nous visitons et honorons.

Qu’en ce temps, ton Esprit de compassion,

transforme notre regard,

nous donne d’ouvrir nos yeux

et d’entendre tes blessures !

 


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