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Santé, maladie et guérison.

Aujourd’hui, dimanche des malades, l’occasion nous est donnée de réfléchir sur le sens humain et chrétien de la maladie. Mais je voudrais également parler de la santé. Car ce sont deux faces de la même médaille. Et bien sûr, je parlerai de la guérison.

1. La santé.

Souvent, l’on découvre la valeur de la santé lorsqu’on tombe malade. Elle est un don que nous ignorons. On en est infiniment reconnaissant à Dieu quand on la perd ! Comme les personnes seules ou divorcées peuvent paradoxalement chanter les beauté de la vie de couple et de la famille.

Prendre soin de son corps.

Pourquoi prendre soin de son corps ? On a construit pour Dieu la magnifique cathédrale de Lausanne, qui a traversé les siècles. Et on continue chaque jour à la restaurer. Or Dieu, notre créateur, vit aussi dans notre âme ; nous avons alors à soigner notre corps comme le temple de Dieu. C’est ce que rappelle S. Paul aux Corinthiens : « Evitez de faire à tout prix n’importe quoi avec votre corps….Vous le savez : votre corps est le temple de l’Esprit Saint. Cet Esprit est en vous, et Dieu vous l’a donné. Vous ne vous appartenez pas à vous-mêmes. » (1 Cor. 6.18s)

Tâcher de garder la santé.

Prenons-nous assez soin de notre corps. Le poète romain Juvénal a dit cet adage bien connu : « Un esprit sain dans un corps sain ». Parfois on traite notre corps comme on le ferait d’une bourrique. On le soumet à de rudes épreuves par des excès de toutes sortes. Mais notre corps a besoin d’une vie régulière et ordonnée pour bien fonctionner. Il est semblable à ma voiture : si j’accélère à chaque feu rouge à fond sur la pédale, elle s’usera plus vite que si je pars en douceur. Garder la santé, c’est aussi prendre les précautions nécessaires pour ne pas s’exposer à des accidents.

Perdre du temps pour le « vert ».

Peut-être faut-il apprendre à perdre un peu de temps pour se mettre au vert. Je sais que cela n’est pas facile, par exemple pour des étudiants qui sont dans une période d’examens. Mais, à mon sens, ce temps perdu sera en fait du temps gagné : un jour de repos, du sport et des vacances adaptés à chacun, des excursions, prendre au sérieux la promenade quotidienne d’une demi-heure, la gymnastique, la piscine, comme je prends au sérieux la méditation de la Parole du jour ou le culte…
Car après tout, ce n’est ni le culte, ni la méditation qui comptent, mais de faire la volonté de Dieu. Il n’y a rien de mieux que de faire sa volonté. Prendre du temps pour le vert est du temps gagné, parce que le support de notre vie est notre corps. Le vert a autant d’importance que les autres aspects de notre vie et la vie de prière.
Tout cela je le fais pas seulement pour moi, mais aussi avec l’intention de garder de bonnes forces pour mieux servir mes frères et sœurs. Oui la santé est un bien précieux. Elle permet d’aimer Dieu et notre prochain et de faire toutes choses avec nos forces. Alors prenons-en soin et soyons en reconnaissant quand elle est là !

2. La maladie

Le grain de blé.

La maladie fait partie de notre vie. Chaque jour nous sommes un peu plus âgés. Et à partir d’un certain âge, il est plus difficile de garder une bonne santé. Chaque jour nous nous rapprochons de notre dernier jour, pour atteindre la mort. Que l’on soit chrétien ou non, c’est le lot de chaque être humain. Il n’y a pas de différence.
S’il y a une différence, elle tient dans un grain de blé. Le chrétien sait qu’en se faisant homme, Dieu a participé à notre mort. Il est né sur cette terre pour mourir. Voilà donc le sens de notre vie chrétienne : vivre comme le grain de blé. Il est jeté en terre, doit mourir et pourrir, puis porter du fruit.
Mort et résurrection ! C’est avec de tels sentiments que je peux marcher sur terre. Chaque jour me souvenir et accepter que je vieillis, qu’il y aura un dernier jour, qui m’ouvre à la vie véritable et éternelle.

Changer de regard.

Comment considérons-nous les maladies ? Sont-elles des malheurs ou des épreuves ? Si nous les voyons du seul point de vue humain, on ne peut qu’affirmer qu’elles sont des malheurs.
La maladie a-t-elle un sens ? Grande question. Il faut résister à toute explication morale de la maladie, du genre « si tu es malade, c’est que tu as péché. Si tu ne guéris pas, c’est que tu n’as pas assez de foi. »
D’un point de vue chrétien, c’est une question de regard. Il nous faut changer notre regard et l’orienter sur Jésus. Nous sommes mortels, comme Jésus a été mortel. Mais Jésus est revenu à la vie. Nous aussi nous sommes destinés à renaître avec lui à une vie qui n’aura pas de fin. C’est le sens de notre baptême à vivre chaque jour et chaque heure.

La mort, une épreuve ou un malheur ?

Jésus a vécu l’épreuve de la mort et il l’a traversée en restant dans l’amour. Et Dieu l’a ressuscité. La mort n’était pas le dernier mot de l’affaire Jésus. Devant chacun de nous, il y a également l’horizon de la mort. En regardant à Jésus, on comprend qu’elle n’est pas un malheur, mais une épreuve. Si nous la vivons dans la foi et l’amour, elle nous fait basculer dans les bras de notre Père céleste.
Alors au lieu de voir dans nos maladies des malheurs et un non-sens, peut-on dire qu’elles sont des épreuves qui nous préparent en vue de l’épreuve finale, celle de notre mort ? Quand on voit la vie à la lumière de notre baptême, on comprend que les maladies ne sont pas seulement du ressort de la médecine. Dieu les permet dans notre vie pour nous inviter à changer de regard, à vivre notre baptême, à toujours regarder à Jésus, qui a pris sur lui toutes nos maladies et tous nos malheurs. Bref à aimer davantage.

Monique

Voici Monique. Elle travaille dans un laboratoire de biologie dans un hôpital. Un an après son mariage, on lui découvre une tumeur. Avec son mari, avec lequel elle partage la foi chrétienne, elle écrit : « Le diagnostic nous a sidéré, mais nous comprenons que si Dieu nous a envoyé cette épreuve, c’est qu’il nous sait capables de la vivre comme étant sa volonté. » Elle se fait soigner et les premiers résultats sont encourageants. Monique a de belles relations avec ses collègues. Avec quelques uns elle crée un groupe de partage et de prière à l’hôpital. Mais bientôt la maladie fait une nouvelle offensive. Les médecins de son service se proposent de la suivre jusqu’au bout, signe de l’amour qu’elle y avait semé.
Certains de ses collègues diront : « Elle nous a appris à toujours voir le beau côté des choses. » Elle franchit la porte de la mort pour arriver auprès de Jésus, à 33 ans, le même âge que son Maître.

Voir Jésus dans nos malades.
La foi chrétienne nous invite également à changer de regard sur les malades qui nous entourent. Dans ce grand texte de l’Evangile de Matthieu, Jésus dira au dernier jour : « J’étais malade et vous avez pris soin de moi ; j’étais en prison et vous êtes venu me voir »…Et les gens qui ont fait la volonté de Dieu s’en étonnent. Alors Jésus ajoute : « Je vous le déclare, c’est la vérité : toutes les fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mat. 25.31-40).
N’avons-nous pas à anticiper l’étonnement de ce jour ? A voir déjà maintenant Jésus dans chaque personne. Si Jésus souffre en eux, nous aurons un grand respect pour eux, comme si nous étions devant Dieu lui-même. Nous les assisterons, nous les aimerons, comme si c’était Dieu, l’objet de notre plus grand amour.
En eux nous devons voir des crucifiés. Plus ils sont crucifiés, plus ils ressemblent à Jésus. Ils lui ressemblent davantage que les bien portants. Nous devons voir en eux des personnes qui ont une richesse de plus. Voyons aussi Jésus crucifié en nous quand nous sommes malades. Disons-lui notre amour : c’est toi et toi seul que je rencontre dans ce qui m’arrive. Nous verrons alors grandir notre amour pour lui.

Fécondité de la maladie

Aujourd’hui nous sommes tentés de voir ceux qui sont alités, ceux qui souffrent comme des marginaux. Des gens qui ne rapportent rien, car ce qui vaut c’est le travail, le rendement, le succès. Mais en fait ce sont eux qui sont au centre dans la hiérarchie d’amour du corps du Christ. Ce sont eux qui sont importants, qui agissent davantage que le président le plus affairé d’un conseil d’administration de la Bahnhofstrasse de Zurich. S. Paul nous dit en effet « Vous êtes le corps du Christ, et chacun de vous est une partie du corps. Si une partie du corps souffre, toutes les autres souffrent avec elle. » Il nous invite alors à prendre soin des membres les plus faibles de ce corps mystique de Jésus, de la même manière que nous entourons avec soin les parties les plus vulnérables de notre corps physique.

3. La guérison.

Se tenir au courant de l’état de santé de tous.

L’image du corps développée par Paul nous invite aussi à nous intéresser à ceux qui sont malades, à nous tenir au courant, à en informer les autres. Bien souvent nous ignorons tout de ce que vit notre voisin de palier. N’hésitons pas à « être irrespectueux » des convenances d’un certain romantisme où il faut absolument cacher ce qui fait mal.
Disons aussi ce qui nous fait mal. Ce n’est pas négatif de dire ce qui nous accable. Jésus lui-même l’a fait lorsqu’il dit à ses disciples : « Mon âme est triste à en mourir. » Puis il s’est remis à la volonté de Dieu : « Pourtant, non pas comme je veux, mais comme tu veux. » (Mt. 26.39)

« Honore le médecin»,

dit le livre du Siracide. (Chap. 38.1-15). Et il ajoute : « C’est du Très-Haut qu’il tient son art de guérir, comme un cadeau». Un texte que nous n’avons pas l’habitude de lire, car il fait partie de ces textes que nos Bibles protestantes ont laissés de côté depuis le 19e siècle. Mais aujourd’hui grâce aux versions œcuméniques de la Bible, nous pouvons à nouveau entendre ce merveilleuses paroles sur la grâce du médecin.
Un texte que tous les étudiants en médecine devraient longuement méditer. C’est Dieu en effet qui agit à travers le savoir du médecin et du pharmacien. Alors cherchons tous les moyens pour guérir. Mettons tout en œuvre pour trouver les remèdes. Informons-nous auprès de plusieurs médecins. Si des remèdes n’existent pas dans le pays où nous nous trouvons, allons dans un autre pays, cherchons dans le monde entier. C’est ce que ferait une mère pour ses enfants, si elle le pouvait. Et pour Jésus souffrant dans la personne malade, que ne ferions-nous pas ?

Prier.

Jésus n’est pas indifférent à la souffrance de ceux qui sont atteints d’une maladie sans espoir. Il est tous les jours avec nous, mais il porte sur lui les marques de son supplice. Il partage donc tout avec nous, véritablement tout. Avec foi, nous pouvons lui demander d’adoucir leurs douleurs, de remplir leur coeur de consolations, même de les guérir. Oui de les guérir, car Jésus n’est pas seulement notre Maître, mais il est aussi notre Médecin. Nous pouvons le lui demander, en son nom, pour ceux qu’il connaît et qu’il veut guérir. Nous croyons en son amour pour eux.

La prière crée une communion entre nous, qu’il nous faut veiller de conserver, de faire grandir et d’élargir à d’autres. La prière nous rend davantage frères et sœurs. Elle nous dispose également à faire la volonté du Seigneur, qui est toujours amour.
Dieu ne peut donner que son amour. Sa volonté est celle d’un Père qui aime et sait ce qui fait du bien à ses enfants. Si nous l’avons pour Père et Jésus pour frère, nous ne pouvons pas avoir davantage de recommandation en haut lieu. Dans ces conditions nous pouvons nous attendre à ce qu’il agisse. Il agit pour guérir le corps ou pour donner une paix et un amour surnaturels à l’âme qui a épousé Jésus crucifié. Qu’il guérisse le corps ou l’âme, de toute manière je crois que là où il y a la foi et l’amour, le Seigneur Jésus agit.

Conclusion: L’amour guérit.

Oui, Dieu agit là où il y a la foi et l’amour. La foi c’est l’amour pour Dieu. L’amour on le rencontre dans le coeur de ses enfants et entre eux. L’amour guérit. Il est la santé de notre âme. Il est Jésus lui-même présent au milieu de nous. Veillons à vivre de telle manière que Jésus ressuscité puisse venir agir au milieu de nous ! Cela veut dire, avant de prendre la Sainte Cène, de lui demander d’ôter de mon coeur toute rancune, tout désir de vengeance, de chercher à me rapprocher avec quelqu’un qui peut-être m’en veut, de vivre dans le pardon toujours et toujours, de faire le premier pas.
C’est cet amour que nous recevons à travers la Sainte Cène. C’est cet amour qui est signifié par l’onction d’huile qu’on verse sur un malade. L’amour nourrit et guérit notre âme, parfois il guérit notre corps. L’amour nourrit et guérit l’Eglise, le corps mystique de Jésus. L’amour est la santé de l’un et de l’autre. Soyons un seul cœur !

 

Une prière pour ce dimanche des malades.

Esprit saint, partout présent et qui pénètre tout !
En toi nous avons été créés,
Et tu fais de nos corps ton temple saint.
Tu as habité pleinement Jésus le Messie.

Par toi il a guéri beaucoup de malades.
En toi il s’est offert sans mesure sur la croix,
Où il a porté toutes nos maladies.
Tu as ressuscité son corps mortel
Qui vit à jamais glorifié auprès du Père.

Esprit saint, viens maintenant !
Sonde nos reins et nos cœurs !
Visites ceux qui souffrent et prends soin d’eux!
Soutiens ceux qui les accompagnent !
Fortifies les mains des médecins !
Remplis d’amour les infirmières !
Donne sagesse à la recherche médicale !

Esprit saint, nous t’invoquons :
Interviens toi-même dans le corps, l’âme et l’esprit
Des malades que nous te présentons,
Comme les amis du paralytique déposé aux pieds de Jésus !

Car tu es un Dieu qui aime et protège la vie,
Qui guérit et veut le bonheur,
Qui ressuscite et ouvre la porte du ciel,
Qui nous fera régner avec le Christ
Dans la gloire du Père.

 

Une plaquette! 

PROCHE DE VOUS!

Pour vous qui êtes malades et pour vous qui les accompagnez
Foi chrétienne et maladie

Toute maladie, surtout si elle est grave, provoque un choc émotionnel chez le malade et son entourage. Elle suscite pertes de repères, désarroi, révolte et colère. Aussi le malade a d’abord besoin d’empathie, d’être écouté, d’être rassuré, de sentir une présence (même silencieuse) à ses côtés. Ensuite viendront les conseils, les démarches médicales, le cheminement spirituel.

Tel est le sens que cette plaquette éditée par la Communauté des Eglises chrétiennes dans le canton de Vaud. A commander ici 


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