Quelques visites à Jérusalem et sur le chemin d’Emmaüs

Le lundi de Pâques 18 avril 2022, une petite équipe – Nicole et Daniel Fatzer avec Chantal et Martin Hoegger – s’est envolée depuis Genève pour Tel Aviv. Cette année, comme en 2021, le pèlerinage sur le chemin d’Emmaüs a dû être annulé à cause des circonstances provoquées par la crise du Coronavirus. Mais il nous a paru important de visiter les communautés que nous rencontrons sur le chemin.

Nous sommes attendus à la « Maison du pèlerin » des Salésiennes à côté de la Porte Neuve de la vieille ville de Jérusalem, où nous logerons lors du chemin d’Emmaüs organisé par JC 2033 l’année prochaine. (voir https://jc2033.org/fr/eventsfr/emmaus-2023.html ). Un lieu simple mais bien tenu avec une salle à manger pleine de charme…et des chambres aussi hautes que larges et longues ! Elles se réjouissent de cette initiative et prieront pour nous. 

175FCFF0 705B 4ABD A1BC F71D7149A607 1 102 o

 « Semences d’un monde meilleur »

19 avril. Nous visitons Gabi Abu Rakaba, au bazar de son père Abraham, en face de la cathédrale anglicane S. Georges. Il nous donne des nouvelles du mouvement de jeunesse des Églises de la vieille ville « Seeds of better life » (Semences d’un monde meilleur). Depuis peu de temps il a obtenu un brevet de guide en Israël. Il est intéressé par le chemin d’Emmaüs proposé par JC2033 qui est pour lui une démarche nouvelle et il nous y accompagnera volontiers. Il est aussi heureux de faire le lien avec les jeunes des diverses Églises « historiques » de Jérusalem. Gabi fait partie des scouts orthodoxes et joue de la cornemuse lors des cortèges durant les fêtes, comme celui organisé à l’occasion de Pâques.

Une image contenant texte, personne, intérieur, plancherDescription générée automatiquement

De gauche à droite : Nicole Fatzer, Chantal et Martin Hoegger, Gabi Abu Rakaba, Daniel Fatzer et Abraham Abu Rakaba

« Rencontrer, c’est d’abord écouter »

Enfin dans l’après-midi nous arrivons à l’Ermitage franciscain de Guetsemané (Le « Romitaggio ») où nous vivons une retraite spirituelle jusqu’à jeudi. Teresa et Fra Diego nous accueillent et nous expliquent le sens de ce lieu où le Seigneur aimait venir se reposer avec ses apôtres. « Un lieu de silence, de solitude et de prière où il te sera plus facile d’entendre la voix du Seigneur et de te retrouver intimement avec lui », comme le dit le mot d’accueil au pèlerin. 

Le lendemain 20 avril, journée de retraite dans ce lieu si inspirant. Le soir Fra Diego médite sur l’évangile d’Emmaüs, la lecture de ce jour de la messe. Il souligne qu’après sa résurrection Jésus se donne à nouveau lui-même aux disciples, comme il l’avait fait auparavant. Que donne-t-il : l’écoute avant tout, puisqu’il commence son entretien avec une question « de quoi discutiez-vous en chemin » ? Puis il donne la Parole et le Pain, où ils le reconnaissent. 

Après la messe Fra Diego insiste sur le fait que l’écoute est celle du cœur : « donne-moi un cœur qui écoute » : cette prière de Salomon est peut-être la plus belle de toute la Bible ! Écouter avec le cœur est un magnifique don que nous pouvons offrir. Nous l’invitons à marcher sur le chemin d’Emmaüs l’année prochaine. Pèlerinage qui commencera d’ailleurs dans ce lieu béni. 

21 avril. Visite auprès d’André Moubarak, co-directeur, avec son frère Tony, de l’agence « Twin Tours ». www.TwinsToursAcademy.com A cause de la pandémie, les activités touristiques ont été quasi nulles, mais il a développé des enseignements sur internet et écrit plusieurs livres. André, un de nos ambassadeurs à Jérusalem, est une personne ressource précieuse, avec une belle créativité, de bon conseil et a un grand réseau de relations, tant du côté arabe que du côté juif. Nous collaborons avec lui pour préparer la marche vers Emmaüs en 2023. 

Puis nous partageons un repas avec John Ott, un autre ambassadeur de JC2033. Sa femme, Tikvah, aurait dû être aussi présente mais a été retenue par un imprévu. Tikvah est la cadette de 12 enfants d’une famille juive orthodoxe de Jérusalem. Elle est venue à la foi en Jésus  par suite d’une « Visite » du fils de David qui « régnera à jamais sur la Maison de Jacob » (Luc 1,27) ! Sa famille a alors coupé les ponts avec elle pendant 5 ans et son frère l’a même kidnappée pour la garder dans la maison d’une sœur pendant 3 mois, cherchant à la protéger. Mais ces 3 mois se sont transformés en la meilleure période pour Tikvah, tant l’amour et la révélation de Yeshoua le Messie d’Israël » lui ont été donnés.

John nous a dit que le peuple juif est aujourd’hui beaucoup plus ouvert à l’Evangile qu’il y a dix ans. Mais il est profondément troublé par le manque d’amour qui étouffe l’unité au sein de certaines communautés messianiques. « A Jérusalem, 2033 semble bien loin : mais nous devons commencer par un fondement de confiance et d’honneur mutuels et développant des relations inspirées par le Royaume de Dieu”, nous a-t-il dit. https://www.johnandtikvah.com

Dans l’après-midi nous arrivons à Yad Hashmona où nous passons deux nuits. Le soir un repas de fête nous régale à l’occasion de la fin de la Pâque juive.

Le défi de l’unité pendant la période du Coronavirus

22 avril. Ce matin, Tsuriel Bar David, directeur du « Country Hotel » de Yad Hashmona, nous accorde un long entretien où plusieurs sujets sont abordés. D’abord sur ce que la pandémie a impliqué de changements pour un hôtelier. Le tourisme intérieur s’est développé, ce qui l’a conduit à « kascheriser » le restaurant afin d’accueillir des juifs pratiquants, vu que les touristes ne pouvaient plus entrer en Israël. C’est un traiteur spécialisé dans les produits biologiques qui assure maintenant la restauration. 

Yad Hashmona – « la mémoire des 8 » a été construit par des finlandais, en souvenir de 8 juifs finlandais livrés aux nazis durant la 2e guerre mondiale. D’ailleurs l’épouse de Tsuriel est finlandaise et lui a donné un 7e enfant durant la période du Coronavirus ! 

Tsuriel est aussi pasteur d’une communauté messianique qui se réunit ici ; il nous partage le defi qu’a constitué de garder l’unité de la communauté durant le Coronavirus, tant les réactions par rapport aux mesures gouvernementales étaient diverses. Mais lui et son conseil croient y être parvenus. 

Avec Tsuriel Bar David

À travers lui nous reprenons conscience combien le mouvement messianique est divers en Israël. Pour découvrir la diversité du judaïsme messsianique en pleine croissance – il y a aujourd’hui trois fois plus de messianiques qu’il y a 20 ans – on lira avec profit le livre récemment publié par le Centre Caspari de Jérusalem : « Jesus-Believing Israelis : Exploring Messianic Fellowships».

« Sur la base des données recueillies, le nombre de croyants messianiques israéliens en 2020 s’élevait à 15 323 personnes. Moins de la moitié des congrégations utilisent l’hébreu comme langue principale. Les communautés russophones constituent le groupe le plus important, avec 136 congrégations. Les communautés de langue hébraïque arrivent en deuxième position, avec 83 congrégations. Les autres langues sont l’amharique (30 communautés), l’anglais (16), l’espagnol (6) et le roumain (2). Le responsable principal de la congrégation n’est un Israélien de naissance que dans 17% des cas. Le mouvement messianique israélien peut légitimement être qualifié de mouvement d’immigrants », expliquent les deux auteurs de ce livre.   

Et puis un grand débat a eu lieu récemment sur la question d’un ministère d’unité entre les diverses communautés lesquelles sont congrégationalistes.

Tsuriel est heureux que Yad Hashmona se trouve sur le chemin d’Emmaüs – il y voit un clin d’œil de la Providence – et accueillera volontiers le groupe de pèlerins à Pâques 2023, comme il l’avait fait il y a deux ans. Au menu une visite du « Jardin biblique » et un « Repas biblique ». 

Une autre relation avec la terre

L’après-midi nous traversons le village et nous nous rendons au centre de « Revive Israël » où nous rejoint Youval Yanaï, son directeur. Tout de suite, il nous partage le tournant provoqué par le temps du Coronavirus. 

« En novembre 2019, j’ai reçu durant la louange un appel à ouvrir les fenêtres. Or c’était l’hiver. Quand est venu le Covid, j’ai compris… ». Dieu les préparait à un changement. Avec Valérie, son épouse genevoise et une autre famille, ils ont alors commencé une communauté de vie qui s’est ensuite élargie. Ils se sont mis à travailler la terre et à l’élevage. Youval s’est formé à l’agriculture et l’a intégrée à la formation de 40 jours que Revive Israël propose à des jeunes israéliens. « Le renouveau spirituel passe par une relation autre avec la terre : la travailler permet d’intérioriser l’enseignement biblique. Les chèvres nous évangélisent ! Revive Israël, c’est cela aujourd’hui : vivre l’Évangile au quotidien ». 

Sur la paroi, Youval a suspendu une photo de son arrière-grand-père, venu en Palestine depuis le Kazakhstan, à la fin du 19e siècle. La bêche à la main, celui-ci travaille la terre;  à l’arrière-plan on reconnaît le mont Tabor. Les Israéliens aiment se connecter avec la création et sont attirés par la permaculture. Ce projet s’intitule « La ferme du 3e jour ». Que s’est-il passé le 3e jour ? Relisez les récits bibliques, depuis celui de la création jusqu’à celui de la résurrection, en passant par ceux du Sinaï et de Jonas !

« Dieu nous a préparés. Certains voudraient continuer comme avant. Mais pour nous, tout a changé…et c’est mieux qu’avant », affirme-t-il. Youval accepte à nouveau d’être notre guide sur le chemin d’Emmaüs entre Yad Hashmona et Emmaüs-Nicopolis, l’année prochaine. Il promet d’y inviter quelques jeunes pour marcher avec notre groupe. 

Après cette belle rencontre nous décidons de partir en exploration sur le sentier qui rejoint le chemin d’Emmaüs, depuis Yad Hashmona, en suivant les conseils de Tsuriel, mais après moins d’un kilomètre nous devons rebrousser chemin, découragés par les ronces et les rochers qui l’obstruent. Nous opérons un demi-tour et nous dirigeons vers Neve Illan où nous trouvons un chemin plus adéquat pour le parcours que nous emprunterons l’année prochaine depuis le centre Saxum, à Kyriat Yearim. 

Le lendemain, 23 avril, nous participons au culte – entièrement en hébreu – de la communauté messianique de Yad Hashmona. Il commence par cinq chants en hébreu, dont trois psaumes : quel bien cela fait de chanter la Parole de Dieu dans la langue où elle a été écrite !

Après ces chants, une vingtaine d’enfants sont bénis et rejoignent leur « École du dimanche ». Mais les plus âgés, une autre vingtaine, sont devant nous, dont quelques enfants de notre ami Tsuriel. Deux d’entre eux sont d’ailleurs des musiciens du groupe musical. 

Un ancien de la communauté donne ensuite un « expository preaching » (une prédication qui expose le texte biblique en l’actualisant…donnée en anglais et en hébreu) sur les relations à vivre dans le couple, en famille avec les enfants et entre employés et patrons, à la lumière du texte d’Ephésiens 6. Je retiens cette phrase : « Dieu nous donne sa sagesse et son Esprit pour que nous vivions sainement nos relations les uns avec les autres ». 

“Mystère d’Israël”

Après le culte, départ pour le monastère bénédictin d’Abu Gosh, où nous rencontrons une sœur avec un grand bouquet. Sœur Maryvonne, l’hôtelière, nous accueille aussi avec un large sourire et nous dit que la « sœur aux roses » est en fait la supérieure du monastère des moniales…alors qu’elle s’était présentée comme la fleuriste ! Le soir nous participons aux prières des vêpres puis, après le repas, aux complies. La prière chantée en alternance par les moines et les moniales se fait en français, latin…et en « langues » au moment de l’intercession pour le monde. L’Esprit vient en aide à notre faiblesse !

Dans le jardin du monastère, une partie est consacrée à la mémoire d’Aron Jean-Marie Lustiger, cardinal archevêque de Paris, « né juif, j’ai reçu le nom de mon grand père paternel Aron. Devenu chrétien par la foi et le baptême, je suis demeuré juif comme le demeuraient les apôtres ».

24 avril

« Synagoga »

Ce dimanche, nos frères et sœurs orthodoxes célèbrent Pâques. A Abu Gosh et dans l’Église catholique, c’est le « dimanche de la miséricorde », avec le récit de la conversion de Thomas qui demandait de « voir pour croire ». N’est-ce pas le désir de chacun, se demande un moine qui commente ce texte ? Voir pour croire reste un privilège de la première génération des disciples. Aujourd’hui la vocation de l’Église est de donner des raisons de croire.

Au moment du repas du Seigneur, la communion est donnée à la coupe. Je ne l’avais plus vécue depuis plus de deux ans ! Après la messe, je regarde quelques fresques. Les visages de Jésus, Marie et des anges ont été effacés par l’occupant musulman.

Une scène me frappe, celle d’un ange repoussant une femme qui tient une lance brisée et dont le visage est empreint de frayeur et de désarroi. Avec l’inscription « Synagoga », elle représente le judaïsme chassé par le christianisme.

« Tandis que je contemple la Synagogue, mes pensées m’entraînent à travers le temps. Des photos de juifs du 20e siècle avec ce même regard empreint de frayeur et de désarroi aux côtés de ceux qui les haïssent et les chassent sans la moindre hésitation, » écrit le peintre juif Peter Maltz à propos de cette fresque.

Mais à la lumière des relations que P. Maltz a entretenu avec les moines et moniales d’Abu Gosh, il a dessiné cette esquisse exprimant ce qu’il éprouve vraiment. Maintenant l’ange embrasse la femme!

« Mon expérience de la religion chrétienne a été marquée par la guérison et la compassion et non par une volonté de rejet ou d’évangélisation », dit l’artiste peintre à la suite de son compagnonnage avec les moines et les moniales d’Abu Gosh qui lui ont toujours manifesté leur amour. « Le rapprochement est authentique et la « réparation du monde » (tikoun olam) est à l’œuvre tous les jours ».

Un chemin de renouveau intérieur

25 avril. Le matin nous avons un entretien avec les Sœurs Ignace et Maryvonne. Elles nous disent que vendredi dernier, les frères et les sœurs d’Abu Gosh se sont rendus au bord du lac de Tibériade, comme chaque année, en souvenir de l’annonce de l’ange aux femmes au tombeau : « Il vous précède en Galilée ». Sœur Ignace, fondatrice du monastère féminin, saisit tout de suite l’esprit de l’initiative JC2033 : « c’est un chemin de renouveau intérieur ; en nous visitant les uns les autres, nous rencontrons le Ressuscité…il nous précède et nous envoie ». Au moment de quitter ce lieu béni Sœur Maryvonne nous assure de la prière de la communauté.

Nous connaissions déjà frère Olivier, lors du premier pèlerinage sur le chemin d’Emmaüs. https://jc2033.world/fr/news/blog/277-chemin-d-emmaues.html C’est lui qui accueille les groupes qui visitent ce monastère et il nous rappelle la vocation de ce lieu : « Être une présence cordiale, à la source de notre foi, à l’écoute du mystère d’Israël ». Durant la période du Coronavirus, le monastère a fermé un moment ses portes, mais ensuite, alors que les touristes ne pouvaient entrer en Israël, d’innombrables israéliens l’ont visité, avec une ouverture spirituelle qui a étonné frère Olivier. Rendez-vous est pris avec lui à Pâques 2023 !

Nos amis Nicole et Daniel Fatzer continuent leur séjour à Jérusalem pour rencontrer des acteurs de « Vers un second Concile de Jérusalem », tandis que nous nous dirigeons vers la Communauté de Latrun. Beni et sa femme Sonja Kipf, des bâlois nouveaux venus, nous accueillent dans les bâtiments restaurés de ce fort des Croisés, vieux de plus de 900 ans. Je crois que je n’ai jamais encore dormi dans une maison aussi vieille ! 

En fin d’après-midi nous descendons vers l’Abbaye trappiste de Latroun et rencontrons le Père Louis que j’ai visité lors de ma première descente sur le chemin d’Emmaüs. Il se souvient fort bien de ces trois pasteurs suisses qu’il avait hébergés durant une nuit il y a trois ans. C’étaient Daniel Guillaume-Gentil, Daniel Fatzer et moi-même qui lui avions parlé des célébrations des 2000 ans de la résurrection du Christ en 2033, « une idée merveilleuse à laquelle je ne cesse de penser depuis lors ».

Commencer chaque jour avec un cadeau 

26 avril. En me réveillant, Chantal me souhaite « Joyeux anniversaire ». Je l’avais complètement oublié ! « Alles gute zum Geburtstag » : à midi, j’ai la surprise d’être fêté au moyen d’un impressionnant « Vésuve » planté sur un gâteau. La langue de Latrun est l’allemand – puisqu’elle regroupe des protestants de la Jesubruderschaft de Gnadenthal en Allemagne. La communauté a été appelée il y a plus de 50 ans par l’Église luthérienne de Jérusalem à commencer une vie communautaire en Terre sainte. https://www.kloster-gnadenthal.de/jesus-bruderschaft/latrun/

L’après-midi nous marchons avec Marie-Madeleine, une jeune française en vacances avec sa grand-maman qui a été volontaire à Latroun, vers Nicopolis identifié à l’Emmaüs biblique dès la plus haute antiquité.

La communauté catholique des Béatitudes y vit et y accueille les pèlerins. Sœur Rébecca, sa responsable, nous accueille et nous passons une bonne heure à nous donner des nouvelles. Pour cette communauté, l’arrêt des pèlerinages a signifié une pause qui a permis de se recentrer sur l’Essentiel. Nous visitons ensuite le site. Notre amie française qui vient d’arriver la veille…s’imbibe de tout ce qu’elle voit et entend. N’est-ce pas magnifique de commencer un pèlerinage par le lieu où le Ressuscité s’est manifesté à ses disciples ? 

Les deux communautés de Latroun – les deux catholiques comme la protestante – gardent d’ailleurs le vif souvenir d’Emmaüs. Ainsi la cène y est célébrée chaque jour – également dans la communauté protestante ! Quand je m’étonne que la cène soit célébrée chaque matin, frère Stephan me dit qu’il est beau de commencer la journée en recevant un cadeau plutôt qu’en faisant quelque chose. Il a commenté la deuxième lettre de Jean qui appelle à vivre en communion avec Dieu de manière permanente… et si on s’égare, il suffit de lui demander pardon et de nous remettre tout de suite en communion avec lui par Jésus ressuscité, notre défenseur auprès du Père (1 Jean 2,1). Emmaüs, c’est la fête d’une communion continuelle ! 

Ce matin, la liturgie eucharistique a été célébrée par frère Friedrich qui la commence en hébreu par la bénédiction juive sur le pain et le vin. Le sanctus est aussi chanté en hébreu – Kadosh, Kadosh, Kadosh – comme d’autres chants ainsi que la bénédiction finale. La communauté de Latroun est devenue un lieu de retraite et de rencontre très apprécié par les messianiques. 

Peu avant notre départ, frère Stephan me dit la belle communion qui est vécue entre les trois communautés au bout de ce chemin d’Emmaüs. Il me cite ce dicton militaire : « Qui a pris Latroun a pris Jérusalem », car Latroun contrôle l’entrée vers Jérusalem. Il ajoute : « Prophétiquement, cela pourrait aussi être vrai dans le domaine spirituel : la communion vécue entre nos trois communautés préfigure celle des Églises de Jérusalem » ! 

Entre Latroun et Neve Shalom/Wahat al Salam

Je conclus avec ce chant de la communauté de Latroun que, Dieu voulant, nous visiterons à nouveau l’an prochain, avec, espérons-le, 33 pèlerins ! « Quand ta joie pascale rayonne sur nous qui avançons le cœur lourd et les yeux aveugles, alors tu marches sur notre chemin et nos cœurs s’enflamment, lorsque l’Écriture s’accomplit dans ta résurrection ». 

Martin Hoegger


Publié

dans

par

Étiquettes :