L’être humain, miroir de Dieu et temple de sa présence 

L’intelligence artificielle progresse à grande vitesse. Elle promet de remplacer bien des métiers, d’exécuter des tâches que l’on croyait réservées à la raison.[1]
Devant ces bouleversements, une question ancienne resurgit, plus brûlante que jamais : qu’est-ce qu’être humain ?

Et si cette époque de transformations était, pour nous, une occasion de redécouvrir notre vraie identité ?
Non pas celle que nous façonnons à notre image, mais celle que Dieu nous a donnée, dès le commencement du monde.


I. L’humain, image vivante de Dieu dans la création

Le livre de la Genèse nous dit :

« Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, homme et femme il les créa. » (Genèse 1.27)

Dans les temples de l’Antiquité, une statue représentait la divinité invisible.
De même, Dieu place l’être humain dans sa création comme une image vivante, un reflet animé de sa présence. Sa création est comme un temple. 

Être à l’image de Dieu, c’est refléter son caractère,
exercer une autorité bienveillante sur la terre,
et surtout, vivre dans l’intimité avec lui.

Telle est notre vocation première : être des miroirs de la lumière divine.

Le miroir brisé : la fracture du péché

Mais ce miroir s’est brisé.
Le péché a fêlé la surface limpide qui reflétait Dieu.
Nous avons mal usé de notre liberté.
Nous avons voulu être dieux à la place de Dieu — et, ce faisant, nous avons perdu notre visage.

Le miroir demeure, mais il est obscurci.
Nous continuons à refléter Dieu, mais d’une image déformée, blessée.
C’est notre condition humaine : une beauté fissurée, un éclat perdu, une nostalgie de la lumière.

Jésus-Christ, image parfaite et restaurateur du miroir

Alors Dieu a envoyé son Fils.
Jésus-Christ, dit l’apôtre Paul, est « l’image du Dieu invisible » (Colossiens 1.15).
En lui, nous contemplons non seulement Dieu, mais aussi l’homme tel qu’il devait être.
Il est le vrai hommele miroir parfait.

Et par lui, notre humanité est restaurée.
Mieux encore : elle est transfigurée, comme dans l’art du kintsugi japonais, où les fissures d’un vase brisé sont comblées d’or.
Nos blessures deviennent alors les lieux mêmes où la grâce resplendit.

En Christ, le miroir se redresse, le visage se relève, l’image reprend vie.
En lui, nous retrouvons notre vocation : être pleinement humains, à la ressemblance de Dieu.


II. L’humain, temple du Dieu vivant

Dans l’Ancien Testament, le temple était ce lieu saint où Dieu faisait demeurer sa présence.
Pour s’en approcher, il fallait se purifier, offrir des sacrifices, se tenir dans le respect du sacré.

Mais un jour, Jésus est venu.
Et tout a changé.
Il est devenu le nouveau templele sacrifice parfaitle grand prêtre éternel (Hébreux 10.12,14).
En lui, Dieu a choisi d’habiter non plus dans des bâtiments de pierre, mais dans des cœurs de chair.

Nous, temples vivants

C’est pourquoi l’apôtre Paul peut dire :

« Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (1 Corinthiens 3.16)

Oui, Dieu habite désormais en nous.
Son Esprit fait de nous des temples vivants,
et ensemble, nous formons une maison spirituelle, un peuple sacerdotal (1 Pierre 2.5).

Nous ne sommes pas seulement les serviteurs de Dieu : nous sommes son lieu de résidence.

Offrir des sacrifices spirituels

Être prêtre aujourd’hui, c’est offrir non plus des animaux, mais nos vies.
Les sacrifices spirituels sont :

  • la louange (Hébreux 13.15),
  • le partage et le bien (Hébreux 13.16),
  • et la vie offerte comme un acte d’amour (Romains 12.1).

Être prêtre, c’est aussi intercéder :
porter le monde devant Dieu, et Dieu devant le monde.

Seigneur, purifie le temple que je suis, afin qu’il te soit agréable.


III. L’humain, roi serviteur

Une histoire de ciel et de terre

Du jardin d’Éden jusqu’à la Jérusalem céleste, la Bible raconte la grande histoire de Dieu : celle du ciel et de la terre, unis au commencement, séparés par le péché, et réconciliés à la fin.

Et le but de tout cela est simple et magnifique :

« Voici la demeure de Dieu avec les humains. » (Apocalypse 21.3)

Dieu désire habiter parmi nous, régner avec nous.

Rois et prêtres

Le livre de l’Apocalypse nous appelle « rois et prêtres » (5.10)Mais Jésus redéfinit la royauté : elle n’est pas domination, mais service (Matthieu 20.28).
Régner à la manière du Christ, c’est se faire le serviteur de tous.
C’est régner par la croix.


Les domaines où nous exerçons notre royauté

Chaque croyant reçoit de Dieu :

  1. Un domaine, un lieu concret où servir et protéger ;
  2. Une autorité, pour accomplir sa volonté ;
  3. Une mission, pour cultiver et garder (Genèse 2.15) ;
  4. Un message, celui de la réconciliation (2 Corinthiens 5).

Là où tu vis, là où tu travailles, là où tu aimes : c’est ton royaume.
C’est là que tu es appelé à manifester la présence du Roi.

Le premier royaume à gouverner : le cœur

Mais avant de gouverner quoi que ce soit, il faut apprendre à régner sur soi-même.
Le premier royaume à conquérir, c’est le cœur.
Le roi selon Dieu est humble, prompt à pardonner, attentif à l’Esprit.

« Le premier qui demande pardon a gagné. »
Cette parole résume toute sagesse royale.

La compassion : marque du roi selon Dieu

Jésus a manifesté une tendresse infinie envers les petits, les faibles, les oubliés.
Il a résisté aux orgueilleux et relevé les humbles.
La véritable royauté se reconnaît à la compassion.
Notre manière de traiter les plus petits révèle notre compréhension du Royaume.

Conclusion : notre vocation humaine

Être humain, selon la Bible, c’est donc :

  • Refléter Dieu, comme son image vivante ;
  • Habiter sa présence, comme temple de l’Esprit ;
  • Servir avec autorité, en tant que roi-prêtre ;
  • Intercéder et annoncer la réconciliation ;
  • Transformer le monde en cultivant fidèlement le domaine confié.

Tu es l’image de Dieu.
Tu es un temple vivant.
Tu es un roi serviteur.

Et c’est dans la lumière du Christ, image parfaite du Père, que notre humanité retrouve enfin sa splendeur première.

[1] Ce message est inspiré d’un enseignement de Samuel Olivier, durant le stage artistique de Psalmodia, à Gagnières, août 2025


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