Emmaüs, une Parole

Chant : Emmaüs

(Mannick)

À Jérusalem, l’espoir était brisé,

Deux hommes s’en allaient vers Emmaüs,

Et, tout en marchant, ils parlaient de Jésus,

Celui que l’on venait de crucifier.

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Ils avaient suivi Jésus, comme un Messie,

Deux hommes s’en allaient vers Emmaüs,

Envahis de peine, ils revenaient déçus

Et n’avaient plus la force d’espérer.

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Juste avant la nuit, quelqu’un les a rejoints,

Deux hommes s’en allaient vers Emmaüs,

Ils ont raconté l’histoire de Jésus

Et lui s’est étonné de leur chagrin

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Cela s’est passé, comme il était écrit,

Deux hommes s’en allaient vers Emmaüs,

La voix des prophètes, ils l’avaient entendue,

Mais dans leur cœur, aucun n’avait compris.

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Ils l’ont supplié de rester avec eux,

Cet homme qui marchait vers Emmaüs,

Pendant le repas, leurs yeux l’ont reconnu,

Quand il a pris le pain et l’a rompu.

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Mais devant leurs yeux, Jésus a disparu,

Ils ont quitté la ville d’Emmaüs,

Pour dire aux disciples, dans Jérusalem,

Qu’ils avaient vu Jésus ressuscité !

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Luc 24,25-27

Alors Jésus leur dit : « Gens sans intelligence, que vous êtes lents à croire tout ce qu’ont annoncé les prophètes !

Ne fallait-il pas que le Christ souffre ainsi avant d’entrer dans sa gloire ? »

Puis il leur expliqua ce qui était dit à son sujet dans l’ensemble des Écritures, en commençant par les livres de Moïse et en continuant par tous les livres des Prophètes.

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Emmaüs est surtout un chemin d’Évangile

Par le dialogue, Jésus a construit une relation avec eux. L’hostilité première des disciples a fait place à l’écoute et au respect.

C’est alors que Jésus commence à ouvrir les Écritures pour témoigner qui il est en vérité. 

Cela illustre un point important et délicat : la relation entre dialogue et évangélisation. A mon sens il ne faut pas les opposer : ou bien dialoguer, ou bien évangéliser. Mais il faut articuler ces deux moments.

C’est en construisant une relation que je peux témoigner et même interpeller, comme le fait Jésus : « Gens sans intelligence, cœurs lents à croire tout ce qu’ont annoncé les prophètes » !

L’accusation porte non sur le fait de ne pas l’avoir reconnu chemin faisant, ni de n’avoir pas cru les femmes qui ont déclaré l’avoir vu vivant, ni encore de ne pas avoir cru les annonces de sa passion et de sa résurrection.

Mais, l’accusation de Jésus porte sur la lecture des Écritures. Ils n’ont pas compris ce qui le concerne dans les Écritures. Ils sont « sans d’intelligence » et leur « cœur (est) lent à croire ». La lecture des Écritures fait appel à la raison et au cœur. Elle est simultanément intellectuelle et croyante.

Il ne faut pas opposer la Lectio divina, une lecture spirituelle et croyante des Écritures à la lecture studieuse et académique.

Une lecture intégrale des Écritures met en œuvre à la fois l’étude et la spiritualité, la recherche académique et l’accueil confiante dans la prière. La foi, de même, a un aspect objectif et un aspect subjectif.

Ici aussi, il ne faudrait pas opposer les deux, mais l’intelligence de la foi devrait nourrir la confiance du cœur et réciproquement. 

Ce récit nous fait comprendre que la résurrection du Christ est communiquée par la Parole et reçue par la foi.

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Question

Quel est mon rapport avec les Écritures ? Quelle place ont-elles dans mon « intelligence » et dans mon « cœur » ?

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Une prière

Tu es ressuscité,

mais comme nos cœurs sont lents à croire !

Tu as accompli les prophéties

mais leur sens nous reste obscur.

Au tombeau tu as envoyé des anges aux femmes,

mais, avec les apôtres, nous rejetons leur témoignage.

Tu as marché avec tes disciples sur le chemin d’Emmaüs,

mais, comme eux, nos yeux sont incapables de te reconnaître.

Avec Thomas, nous entendons la grande nouvelle,

mais nous demandons des preuves.

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Seigneur, que nous faut-il pour que nos cœurs s’ouvrent ?

Les prophéties ne suffisent pas.

Les témoignages ne suffisent pas.

Les arguments ne suffisent pas.

Les preuves ne suffisent pas.

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Tu dois venir toi-même

parler à notre cœur et le rendre brûlant.

Il faut que ton Esprit atteste à notre esprit

que tu es vraiment ressuscité.

Il faut que tu accomplisses ta promesse

de nous donner un cœur et un esprit nouveaux.

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Alors, nous crions à toi :

Maranatha ! Viens Seigneur Jésus !

Viens à travers les Écritures qui témoignent de toi !
Viens à travers notre fraternité qui contient ta présence !

Viens à travers nos louanges que tu habites !
Viens à travers le pain et le vin qui te manifestent !
Viens à travers les pauvres en qui tu nous attends !

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Pour d’autres méditations sur Emmaüs, voir ici


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