Emmaus Nicopolis Beatitutes 30 01 20 36

Le chemin d’Emmaüs en temps de confinement

En voyant deux promeneurs dans la forêt, au lendemain des décisions drastiques du gouvernement, j’ai pensé aux disciples d’Emmaüs. De quoi parlaient-ils, chemin faisant ? Voir ici mon message vidéo dans le cadre d’un culte en plein air, pour le jour de Pâque.

Avaient-ils dû arrêter leur travail ? Étaient-ils au chômage ? Avaient-ils perdu des biens ? Ont-ils eu un manque à gagner ? Un membre de leur famille ou un ami était-il aux soins intensifs ? Étaient-ils en deuil ? Étaient-ils eux-mêmes malades ?  

Vous vous reconnaitrez sans doute dans l’un ou l’autre de ces questionnements.

Cléophas et l’autre disciple en marche vers Emmaüs nous ont précédés, eux qui parlaient de l’espérance au passé : « Nous avions l’espoir qu’il était celui qui devait délivrer Israël » (Luc 24,21)

Ce chemin sur lequel j’ai marché il y a bientôt deux mois reste très présent à mon esprit. A tel point que désormais, il est devenu, pour moi, comme une clé pour lire ma vie et celle du monde. (Lire ici ma « Chronique d’Emmaüs 2020 »)

Combien de temps durera ce chemin de privation en tout genre sur lequel une grande partie de l’humanité doit maintenant marcher, de gré ou de force ?

Nul ne peut le dire aujourd’hui.

Cependant à la lumière d’Emmaüs, une chose m’habite au plus profond : nous ne sommes pas seuls. Un autre marche avec nous et nous rejoint ! En fait il n’a jamais cessé de nous accompagner.

Peut-être même ces temps sont-ils une occasion de le (re)découvrir, comme Emmanuel, Dieu avec nous tous les jours jusqu’à la fin et jusqu’au bout des mondes ?

Pour Jésus ressuscité rien de la création ne lui est étranger. Pas même un minuscule virus en forme de couronne !

Il est au milieu de nous comme celui qui a porté toute nos maladies, lui qui a été « couronné d’épines » sur une croix.

Mais ressuscité, il est désormais « couronné de gloire et d’honneur » (Hébr 2,9) et il connaît les chemins vers notre cœur. Il sait nos peurs et nos tristesses. (Lire ici ma méditation sur le symbole de la « Couronne »).

Il est à nos côtés en ces temps de désolation pour nous apporter sa consolation. Ah si nous pouvions entendre sa voix, quand il nous ouvre les Écritures, comme sur le chemin d’Emmaüs.

Chemin faisant il nous interpelle sur nos priorités, nos sécurités mal placées, nos projets qui l’ont exilé, la place que nous lui donnons.

Que personne ne reste seul durant ce temps, mais qu’il ait au moins un compagnon de route !

Car pour que nos chemins deviennent des chemins d’Emmaüs, nous avons besoin les uns des autres.

Pour qu’il soit au milieu de nous, il nous faut au moins être « deux ou trois réunis en son nom » (Mat 18,20).

Emmaüs me rappelle qu’on peut interdire tout rassemblement, fermer les églises, mais que nul ne peut détruire le temple de Dieu, le Christ au milieu de nous. Il est la fontaine d’eau vive qui jaillit dans nos demeures. Il est l’hôte invisible autour de nos tables.

Et quand il est là une clarté vient dans nos cœurs, une douce chaleur les fortifie. Il est notre espérance qui ne déçoit pas.


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