moissoneur Van Gogh

« La moisson est grande »

Parlons de la moisson ! Dans l’Ancien Testament, elle signifie la fin des temps quand Dieu rassemblera son peuple, quand toutes les nations le reconnaîtront, le serviront et le loueront et que les morts ressusciteront. Avec la résurrection de Jésus d’entre les morts, cette moisson est anticipée en sa personne.

Jésus ressuscité est l’anticipation de la résurrection finale. La moisson est déjà présente en lui, in nuce, et en ceux qu’il rassemble autour de lui.

C’est pourquoi Jésus, dans l’Évangile de Jean dit que « celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble » (Jean 4,38). Il est le grand Semeur qui a tant peiné, crié, pleuré en se donnant pour nous. Les semailles ont définitivement eu lieu en sa personne. Par sa mort et sa résurrection, il a accompli la grande œuvre de notre salut. Il est le grain jeté en terre qui porte beaucoup de fruits. Désormais nous travaillons avec lui qui est présent parmi nous et nous cherchons à tout vivre en lui et avec lui. 

 

Compagnons de route

Dans le texte de Luc 10, Jésus envoie 72 disciples – symbole des nations – deux par deux. Le travail missionnaire n’est pas solitaire mais communautaire. Ainsi les disciples pourront vivre la promesse de la venue du Ressuscité au milieu d’eux (Mat 18,20).

Soyons reliés ! Ne restons pas seuls ! Que Dieu nous fasse la grâce d’avoir des compagnons de route et des accompagnateurs qui nous interpellent… Cela me conduit à poser une première question : Quels sont mes compagnons de route ?

 

L’envoi

« En route, je vous envoie » …dit Jésus !
Un envoi qui semble paradoxal dans ce temps de confinement ! Comment « sortir » alors que nous restons chez nous ?

Il faudrait rappeler que cette « sortie » missionnaire n’est pas seulement d’aller ailleurs, mais de chercher, là où nous vivons, quels sont les besoins. Chercher aussi à vivre dans notre cercle, particulièrement avec les plus démunis, la « règle d’or » qui résume tout ce que Dieu attend de nous : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes ». (Mat 7,12)

Cette règle d’or nous pose cette deuxième question : Que signifie être vraiment et authentiquement avec une autre personne ?

Nous avons besoin d’une connexion profonde avec les autres. Dans ce temps où nous nous efforçons de garder une distance physique, cette question nous rappelle qu’être « physiquement présent » ne peut jamais remplacer la présence émotionnelle et spirituelle qui est au cœur de l’ »être avec » une autre personne. 

 

Priez le maître de la moisson !

D’autre part la première tâche que le Seigneur confie au moissonneur est de prier : « Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson » ! La mission commence toujours par la prière. Cela me conduit à poser cette troisième question : Quelle place a cette prière dans ma vie ?

 

Ne prenez ni bourse, ni sac !

Ce troisième appel sur la simplicité de vie suscite en moi cette quatrième question : comment continuer dans cet esprit de simplification de notre vie comme nous l’avons vécu ces quelques jours de jeûne ? Comment nous concentrer sur l’essentiel et ne pas nous laisser envahir par la distraction (en son sens pascalien) ?

 

Paix à cette maison !

Enfin, Jésus invite à dire à ses disciples « Paix à cette maison ». Que nos maisons soient un lieu où l’ange de la paix puisse poser ses pieds. ! C’est un appel fort durant ces temps de confinement, où nous (ré)apprenons à vivre les uns avec les autres, dans la durée.

Pendant deux siècles et demi, le culte chrétien était interdit au Japon (du début du 17e jusque à la moitié du 19e siècle). Mais la foi en Jésus Christ s’est transmise car chaque maison était devenue une petite Église.

Comment faire de ma maison une petite « Église domestique », où vivre la paix du Christ ? C’est ma dernière question !

 

Prières

I.

Jésus, tu nous envoie moissonner

dans le champ où tu as semé.

Dans ces temps de semailles,

où le grain en terre reste invisible,

nous pourrions avoir l’impression

que rien ne se passe.

Mais le grain germe et grandit,

lentement mais sûrement.

 

Alors, confiants en ta bonté,

en ta présence parmi nous,

accueillante et attentive,

fais de nous des ouvriers

dans ton immense moisson ;

des personnes capables

d’être en relation amicale

malgré le confinement.

 

II.

Jésus,

Tu es venu parmi nous

tracer un chemin nouveau.

Partout où tu as passé

fleurissent la vie,

la justice et le droit.

Tu es hospitalité,

accueillant chacun.

 

Aujourd’hui tu continues

à marcher parmi nous

quand deux ou trois

s’unissent en ton nom.

 

Avec toi au milieu de nous

nous pouvons traverser

nos situations douloureuses.

 

Avec toi, nous avançons,

confiants en ton pardon,

fortifiés par ta parole,

libérés par ton Esprit.

 

Bien plus, avec toi nous osons

te présenter le monde entier.

Avec toi nous prions :

« Père, à cause de Jésus, le seul juste,

Visite l’humanité entière » !

 

III.

Esprit Saint, c’est à toi que je désire m’adresser

Pour te confier l’unité de l’Église et de l’humanité.

Donne-moi de te chercher et de t’aimer

Là où tu te manifestes avec force et douceur !

 

Je te découvre avant tout dans l’oeuvre de Jésus :

Tu l’as comblé de tous tes dons

Et tu as animé sa vie à chaque instant

En lui donnant sagesse et courage,

Force pour rester dans l’amour jusqu’au bout.

 

Je te rencontre aussi dans les Écritures que tu as inspirées,

Dans les sacrements qui nous font sentir ta proximité

Et dans les trésors de lumière de la Tradition

Où tu continues à être présent, selon ta promesse :

« Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».

 

Mais c’est surtout dans l’âme et la prière de mes sœurs et frères

Que je discerne ton action continuelle.

Donne-moi l’attention spirituelle pour cueillir tes fleurs

Dans le champ de ton Église, que tu veux élargir à tous,

Particulièrement là où l’on souffre et se divise !

 

Voir d’autres méditations sur le thème : « Je récolte ce que je sème »


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