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En marche vers 2033. Oecuménisme en Ukraine

L’Ukraine est la prochaine étape du pèlerinage vers Pâques 2033. A nouveau j’ai vécu de belles rencontres dans le cadre de « Jesus celebration 2033 » (JC 2033) dans ce grand pays, théâtre d’une « guerre oubliée ». 

Au soir du 4 juin, une première surprise nous attend à l’aéroport de Lviv, tout à l’ouest de l’Ukraine, où je rejoins Olivier Fleury accompagné de Raphaël Lods, un jeune photographe et vidéaste à qui nous avons confié la tâche importante de couvrir notre visite : un visage connu nous sourie avec une pancarte indiquant nos noms !

Il s’agit Taras Dmytryk avec qui j’ai vécu une semaine de retraite en Estonie en juillet 2016 dans le cadre de l’Association internationale et interconfessionnelle de religieux et religieuses (EIIR)
Taras Dmytryk Martin Hoegger et Olivier FleuryTaras Dmytryk Martin Hoegger et Olivier FleuryTaras collabore à l’Institut d’études œcuméniques de Lviv et parle un excellent français puisqu’il l’enseigne à l’université. Il nous conduit à l’hôtellerie de l’Eglise grecque-catholique récemment ouverte. Un endroit plaisant et confortable à la lisière de la ville devant un petit lac (voir photo ci-dessus).

Le lendemain matin nous commençons la journée par une méditation du Psaume 118, où il est question d’une porte, d’une pierre d’angle et d’un autel. Trois symboles qui annoncent l’œuvre du Messie : il ouvre un chemin nouveau vers Dieu (la porte), il rassemble l’humanité en lui (la pierre d’angle) et il donne sa vie (l’autel). Nous demandons au Christ de vivre à sa suite durant ces jours intenses de visites : qu’il ouvre les portes et rassemble autour de sa résurrection !
Nous participons ensuite à la liturgie du lundi de Pentecôte dans la belle Eglise du séminaire grec-catholique, à quelques mètres de notre lieu de séjour et sommes frappés par la beauté des chants portés par une quarantaine de jeunes séminaristes.

 

JC 2033 et la formation interconfessionnelle
C’est un autre Taras qui nous conduit à l’Institut d’études œcuméniques : Taras Kurylets, professeur de cet Institut relié à l’université catholique d’Ukraine. C’est lui, qui, par l’intermédiaire d’Antoine Arjakovsky, fondateur de cet Institut et actuellement professeur au Collège des Bernardins à Paris, a organisé nos diverses visites dans cette ville. 
Il prend le soin de nous expliquer l’histoire complexe de l’Ukraine et les relations actuelles entre les Eglises : « Un pays pont entre l’est et l’ouest, pour l’art, les Eglises, la culture, la politique. Un champ difficile du point de vue œcuménique mais plein de promesses ». Concernant le projet JC 2033, il apprécie sa dimension œcuménique et missiologique : « Dans la prière de Jésus en Jean 17, il y a une relation étroite entre l’unité et la mission. Cela est particulièrement important si l’on veut rejoindre les plus jeunes ». Nous retrouverons T. Kurylets à partir de mercredi dans le cadre de la Semaine sociale œcuménique de Kiev, organisée par ce dynamique Institut œcuménique.

Lidia BatihNous aurions dû visiter l’archevêque grec-catholique Igor, mais celui-ci a dû se rendre à Kiev pour participer aux funérailles du Cardinal Husar, une figure de proue de cette Eglise et de l’Ukraine en général.
C’est donc Lidia Batih, une journaliste très active sur la scène de Lviv qui nous rejoint. Elle anime un média interconfessionnel et donne la parole aux diverses Eglises et entretient de bonnes relations avec elles. Elle vient de participer à la fondation d’une école de journalisme interreligieux, particulièrement appréciée par les juifs récemment revenus dans cette ville dont la communauté avait été décimée pendant l’occupation nazie.
Une vie œcuménique intense faite de célébrations, de rencontres et de conférences se vit à Lviv. La dimension interconfessionnelle de JC 2033 lui plaît tout de suite et elle voit le potentiel d’une telle vision pour parler aux jeunes : « Bien des jeunes aimeraient être plus proches de l’Eglise, mais ils éprouvent une difficulté à la rejoindre à cause de formes qu’ils ne connaissent pas ».

Nous recevons ensuite la visite du professeur Roman Solovij. Ancien recteur du séminaire pentecôtiste, il est relié à l’Institut œcuménique et coordonne aujourd’hui une association internationale d’enseignement théologique : l’Euro-Asian Accrediting Association. Une association qui est au service non seulement des 1500 Eglises de l’Union pentecôtiste et des 2000 Eglises l’Union baptiste de l’Ukraine mais aussi des autres pays de l’ancien bloc soviétique.A gauche Taras Kurylets. A droite Roman SolovijA gauche Taras Kurylets. A droite Roman Solovij
« Notre association travaille avec des chrétiens de diverses Eglises. Nous sommes intéressés à collaborer à votre projet. Il touchera davantage les jeunes que les plus âgés, dont certains sont  conservateurs », nous dit-il. Il nous conseille de traduire tout le matériel en ukrainien et en russe et de prévoir chaque année un événement pour rappeler ce projet. « Comme on est noyé par le flot des informations, il est essentiel de constamment rappeler, motiver et inspirer ». Il souhaite aussi nous inviter à une assemblée générale de son Association pour parler aux responsables de la formation dans les pays de l’est.

Taras nous emmène visiter la belle ville de Lviv où nous découvrons toute sa diversité culturelle et religieuse. Vraiment un laboratoire pour l’unité chrétienne, entre l’est et l’ouest !

 

Eglises, témoins dans la cité 

Taras DziubanskyjLe lendemain nous rencontrons deux autres acteurs de l’unité à Lviv. D’abord Taras Dziubanskyj, fondateur de la plateforme « Libertas » pour le dialogue oecuménique et interreligieux. Il conseille le maire de la ville sur ces questions ainsi que la Chambre de commerce sur les sujets éthiques, par exemple la question de la corruption, qui est cruciale en Ukraine. De confession grecque-catholique, il coordonne un groupe international d’étudiants de l’Angelicum (une grande université romaine) autour du dialogue interreligieux.
Devant les ruines de la grande synagogue nous l’interviewons sur JC 2033 : « C’est une très bonne initiative qui permettra à tous les chrétiens de témoigner de leur foi en la résurrection du Christ qui nous unit tous. Nous sommes appelés à être ses témoins pas seulement dans nos propres communautés, mais partout là où nous vivons, travaillons... ».

Avec lui, nous rencontrons Ivan Spodar, un diacre de l’Eglise orthodoxe (Patriarcat de Kiev) qui travaille avec la mairie de Lviv pour les relations avec les Eglises. Une belle collaboration se vit en effet avec la mairie ; sous son impulsion, un conseil local réunitIvan Spodar les responsables ecclésiaux deux fois par année. Un aumônier de la mairie prononce une prière au début de chaque session du conseil. Des événements pour soutenir les familles pauvres avec l’aide des Eglises sont organisés. Ainsi, à Pâques la mairie donne des aliments qui seront ensuite bénis durant les célébrations pascales. Les camps d’été pour enfants organisés par les Eglises sont subsidiés. La mairie consulte également les organisations de jeunesse des jeunesses sur des questions sociales, éducatives et pour les pèlerinages

Lviv est la ville où se vit la plus grande coopération entre Eglises en Ukraine. Elles sont nombreuses : plus de cent ! Et la commune soutient leurs actions caritatives et d’intégration. « Certainement en 2033, elle s’impliquera. Mais l’essentiel revient aux Eglises, d’expliquer le sens de l’événement ».

2017 06 05 16.53.34Place de l’opéra de Lviv

 

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