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Prier avec le cœur avec « les perles du cœur ».

Fin septembre 2014, je me trouvais en Grèce, sur une île. J’avais sur le cœur le fardeau de trouver un moyen pour approfondir ma vie de prière, également d’aider d’autres personnes à prier, en particulier les jeunes. J’ai alors demandé à l’Esprit saint de « venir en aide à ma faiblesse » et de me donner quelques inspirations…

 

Un jour j’ai été frappé par un homme qui égrenait son chapelet orthodoxe. Il le faisait avec une grande liberté. La joie se lisait sur son visage.

Comme c’est une pratique de piété étrangère au protestantisme, je priais pour une idée qui soit en affinité avec ma spiritualité.

Chemin faisant, dans le sable soulevé par un fort vent,  l’idée prend forme petit à petit à petit et, de retour à mon hôtel, après quelques ébauches, je dessine un collier de prière qui aura quatre grosses perles et huit petites. Elles expriment quatre réalités de la prière : « ma confiance », « mes blessures », « ma lumière » et « mon chemin ». Puis une perle en forme de cœur : « la perle du cœur » qui a donné son nom à ce bracelet.

Prier avec la Perle du cœur

Jésus nous dit de « prier dans le secret », dans notre chambre, c’est à dire avec notre cœur. La perle du cœur me le rappelle sans cesse.

Je la touche souvent durant la journée, en priant intérieurement que Dieu garde mon cœur, me donne la paix du cœur.  

La vraie prière est la prière avec le cœur. Elle ne doit pas nous rester extérieure  : le Catéchisme de Heidelberg, le texte le plus populaire de la Réforme dit que pour être agréée et exaucée par Dieu, la prière doit être faite « du fond du cœur au seul vrai Dieu » (Question 117).

Prier, c’est le moment le plus important de la journée, parce que c’est le moment où l’on parle à celui qu’on aime le plus.

C’est entrer dans sa maison, celle du Père : le moment de la journée où l’on est vraiment chez soi.

La prière la plus importante est la prière de la Sainte Cène. Elle aussi est à prier avec le cœur, comme les autres prières du culte. Il faudrait remettre cette prière au cœur du culte, alors qu’elle est trop souvent un appendice.

Prier avec les Perles de l’écoute

Donne-moi un cœur qui écoute !

La prière commence par écouter Dieu. L’écouter dans sa Parole, dans notre conscience, dans les événements, les autres.

Que me dit-il ?

La prière est une relation. Et la relation commence par écouter l’autre.

C’est le premier commandement de Dieu à son peuple : « Ecoute Israël, le Seigneur est ton Dieu » !

On ne peut lui parler qu’après l’avoir écouté.

Une grande et belle prière est de demander à Dieu de savoir mieux écouter : « Donne-moi un cœur qui écoute », était la prière de Salomon, qui a touché Dieu lui-même.

Prier avec les Perles de la confiance

Augmente ma confiance !

Les perles blanches me disent que l’important dans la prière est la confiance. Comme dans nos relations, d’ailleurs : sans confiance on ne peut pas vivre, ni travailler ensemble.

Bien souvent nous manquons de confiance en Dieu. Une des prières les plus touchantes de la Bible est celle de ce père qui demande à Jésus de guérir son fils malade : « Seigneur, je crois, mais viens au secours de mon peu de foi » ! Et les apôtres se sont souvent approchés de lui pour lui demander : « Augmente-nous la foi » !

Pour découvrir ce qu’est la confiance, il suffit de regarder à Jésus qui s’est confié sans réserve dans son Père : « Je savais que tu m’exauces toujours », lui dit-il (Jean 11,42).

Nous pouvons avoir confiance en Dieu, car il est un Père qui nous aime immensément.

Il nous connaît, cela veut dire qu’il nous aime. Nous n’avons pas besoin de l’informer de nos misères. Jésus nous le dit : « Votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé ». (Matthieu 6,8)  

Jésus nous appelle aussi à le prier avec persévérance, non pas pour lui arracher un exaucement, ou lui dicter ce qu’il doit faire. Ce n’est pas à lui de se convertir, mais à nous.

Prier avec les Perles des blessures

Guéris mes blessures !

Les perles rouges m’invitent à prier pour les blessures, les miennes et celles de mes proches, celles de l’humanité, celle de la terre.    

Le rouge, c’est la couleur sang qui coule, des blessures. Il y a tant de blessures dans notre monde !

Moi aussi j’ai reçu des blessures : blessures de ma santé, quand je suis malade ou accidenté. Je prie quand je souffre, ai peur, suis en colère, suis triste. Mes émotions me conduisent à prier. Les psaumes sont toutes des prières où les émotions s’expriment.

Il y a les blessures que j’ai reçues par d’autres personnes quand elles m’ont fait du mal, m’ont jugé ou exclu. Alors je prie pour recevoir la force de pardonner, comme le Seigneur me le demande dans la prière du Notre Père : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ».

Il y a aussi les blessures que je me suis fait à moi-même par mes fermetures à l’amour, mes transgressions ou mes avidités. Alors je me mets à genoux devant Dieu et, du fond du cœur je lui demande pardon, souvent avec une des plus belles prières de la Bible, le Psaume 51 :

Aie pitié de moi, mon Dieu, selon ta fidélité ;
selon ta grande miséricorde, efface mes torts…

Il y a encore les blessures que j’ai infligées à d’autres personnes par mes manques d’attention. Alors je demande à Dieu de me donner la force de m’excuser et de demander pardon.

Et puis il y a toutes les blessures inimaginables que l’humanité non réconciliée s’inflige à travers les guerres, les génocides, les massacres. Et comme nous sommes tous créés à l’image de Dieu, c’est finalement lui que nous blessons.

Enfin il y a celles que l’humanité provoque à la nature, par sa voracité. Blessures qui en retour provoquent des conséquences imprévisibles sur la vie humaine.

Je prie alors la demande du Notre Père : « Que ton règne vienne » !

Dans ce monde où il y a tant de mal : divorces, avortements, suicides, viols, dépressions, abus de médicaments, harcèlement moral, pauvreté, malhonnêtetés.

       Nous prions pour que le Royaume entre dans la vie des hommes et des femmes

       Nous prions pour plus de paix, de justice, de pardon, de compassion, moins de solitude.

Prier avec les Perles de la lumière

Sois ma lumière !

Après le rouge, le jaune est la deuxième couleur fondamentale.

Le jaune est la couleur du soleil. Il symbolise la lumière.

Il y a fort longtemps, j’ai grimpé sur le mont Sinaï pour le lever du soleil. Là j’ai été frappé de voir uniquement les trois couleurs fondamentales. La terre était rouge, le ciel bleu et le soleil jaune.

Le jaune m’appelle à prier pour que la lumière de Dieu vienne éclairer, réchauffer, fortifier. Les autres et moi-même.

Le jaune me rappelle que j’ai à prier Dieu seul, soleil de ma vie, à le mettre au centre de tout.

« Ma lumière et mon salut, c’est le Seigneur »

Le problème de l’homme sans Dieu c’est qu’il pense être le soleil. Il fait tout tourner autour de lui.

Les perles jaunes m’appellent à prier pour la révolution copernicienne la plus fondamentale qui soit : que je me détourne de moi et mette Dieu en premier et me donne à lui. C’est tout le sens de la prière de Nicolas de Flüe, une des plus belles de la chrétienté :

Mon Seigneur et mon Dieu,
ôte de moi tout ce qui m’empêche d’aller à toi.

Mon Seigneur et mon Dieu,
donne-moi tout ce qui me conduit à toi.

Mon Seigneur et mon Dieu,
prends-moi à moi-même et donne-moi tout entier à toi.

Prier avec les Perles du chemin

 Conduis-moi sur mon chemin !

Le bleu est la couleur du ciel ou de la mer. Elle ouvre les horizons, invite au désir, au voyage. Le bleu est donc la couleur de l’espace.

Un chemin est un point vers l’autre dans l’espace.

Dans la cathédrale de Chartres, le « bleu de Chartres » est la Couleur du ciel, de l’Esprit, qui remplit la Vierge Marie à l’Annonciation.

Le bleu me rappelle que la vie est un voyage, une marche à vivre avec la force de l’Esprit saint. « Un saint voyage » vers Dieu. Il est aussi la couleur du paradis.

Avec la perle bleue je demande à Dieu de me donner la force de continuer mon chemin, « maintenant et à l’heure de notre mort ».

Elle me rappelle encore que ma vie a une fin ici-bas. En la touchant je me souviens que mon voyage ici bas ne se termine pas par la mort, mais dans les bras de Dieu, qui m’attend dans le bleu de son ciel qui est le paradis.

Autres démarches avec les « Perles du coeur »


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