semer graines

Semer, un acte d’espérance

Deux paraboles illustrent le Royaume de Dieu au moyen du symbole de la semence. Elles nous appellent  à la confiance et à l’espérance que  dans les circonstances présentes, Dieu agit et fait grandir son Royaume parmi les hommes et les femmes de notre temps.

La parabole de la semence qui grandit toute seule dit que le croyant peut dormir tranquille (Marc 4,26-29). Tout ne dépend pas de lui. La grâce de Dieu est à l’œuvre. Il faut lui faire confiance. La grâce de Dieu est première, la réponse humaine seconde. La vie du disciple de Jésus est avant tout une grâce, puis une responsabilité.

Comme les semences sont enfouies dans la terre, les œuvres de Dieu commencent toujours de manière discrète, souvent avec des remises en question et des persécutions. Mais il suffit de deux ou trois personnes qui s’unissent en son nom pour porter beaucoup de fruits, car le Ressuscité promet sa présence (Mat 18,20)

Ayons foi que Dieu est à l’œuvre quoi qu’il arrive ! Il est à l’œuvre dans nos hivers quand la nature ralentit. C’est dans l’hiver que la sève descend dans les racines.

Au début de ce printemps, la crise du Coronavirus nous a faits entrer dans un hivernage social. De manière dramatique, cette crise ralentit la vie, mais aussi l’approfondit. Elle nous contraint à aller aux racines et à travailler sur nos relations les uns avec les autres.

Ne pas opposer la grâce de Dieu à notre responsabilité

Cette parabole ne se trouve que dans l’évangile de Marc. A la fin de son évangile, Marc met une parabole antithétique, celle du maître qui s’absente, où le croyant est appelé à veiller, prier, travailler, et surtout ne pas dormir en attendant le retour du maître (Marc 13,33-37).

Cette autre parabole met donc l’accent sur notre responsabilité, alors que la parabole de la semence qui grandit d’elle-même insiste sur la grâce de Dieu.

Il ne faut pas opposer ces deux paraboles. La graine grandit d’autant mieux si le terreau dans lequel elle est semée est bien préparé ; si elle est bien arrosée et soignée.

Le jeûne que nous vivons contribue à faire grandir la semence de la grâce en nous. Avec la prière et la fraternité, le jeûne est un des trois piliers de la vie spirituelle selon Jésus dans son sermon sur la montagne (Matthieu 6).

Il y invite à une attention à soi (par le jeûne), aux autres (par l’aumône) et à Dieu (par la prière).

Le jeûne nous appelle à cette triple attention. Il donne le combustible pour avancer dans notre vie avec le Christ

Mais c’est lui qui fait croître la vie en lui !

Avant tout s’ouvrir à l’amour de Dieu

La parabole de la moutarde confirme la précédente (4,30-32). Cette petite graine grandit si bien qu’elle devient un arbuste où les oiseaux du ciel viennent nicher. Le message est clair : la bonne graine de l’Évangile va produire un grand arbre et du bon fruit, car le Christ ressuscité est à l’œuvre parmi nous. Un jour l’humanité entière, symbolisée par les oiseaux sur les branches, sera touchée. 

Il faut avant tout s’ouvrir à son amour agissant, surprenant, déroutant…Lui donner une confiance absolue quelles que soient les circonstances, les oppositions, les épreuves ou les lenteurs.

Et puis répondre à son amour en l’aimant de tout son cœur et en aimant son prochain comme soi-même. C’est ainsi que Paul appelle à « semer ce qui plaît à l’Esprit saint », non « selon ses propres penchants », afin de récolter la vie éternelle. Car « chacun récoltera ce qu’il aura semé » (Galates 6,7-10)

Je vous laisse avec ces deux questions :

  • Que signifie pour moi le ralentissement de tous les domaines de notre vie suite à la crise du Coronavirus ?
  • Comment est-ce que je m’ouvre à l’amour de Dieu dans ces circonstances ?

Prières

I.

A travers nos crises,

donne-nous la confiance

que ton Royaume grandit,

comme une semence jetée en terre

qui pousse jour et nuit

sans qu’on s’en aperçoive.

 

Renouvelle-nous dans la foi

que tu es à l’œuvre et

que tu prépares une moisson.

Nous venons à toi et te disons :

« Transforme-nous et envoie-nous

comme des ouvriers de paix et de justice

dans ta moisson » !

 

II.

Tu nous veux tout à toi,

comme tu es tout au Père,

 

Usant des biens de ce monde,

sans nous soumettre à eux

 

Aimant nos proches,

sans oublier les lointains

 

Cultivant notre intelligence,

sans la couper de la source

 

Magnifiant les arts

sans qu’ils prennent ta place

 

Prenant soin de nos corps

sans les glorifier

 

Travaillant nos terres

sans les accaparer

 

Honorant nos parents

sans les enfermer dans le passé

 

Encourageant nos enfants et les jeunes

sans les utiliser pour nos projets

 

Nous donnant à notre conjoint

sans le soumettre à nos désirs

 

Jouissant de nos loisirs

sans t’oublier

Nous ouvrant à la convivialité

sans convoitise ni jalousie

 

Communiquant avec les moyens actuels

sans nous laisser accaparer

 

Accueillant tes inspirations

sans exaltation ni illusion

 

Examinant toutes choses

sans mépriser les nouveautés

 

Nous attendant à l’inattendu

sans nous impatienter

 

Jeûnant et priant 

sans vanité ni ostentation

 

Servant avec sincérité

sans nous chercher nous-mêmes

 

Nous accueillant les uns les autres

sans fermer les yeux  sur le mal

 

Pratiquant la miséricorde

sans taire la vérité

 

Dialoguant avec la culture actuelle

sans emprisonner ta Parole

 

Travaillant à la fraternité universelle

sans craindre de témoigner de ta Divinité

III.

Seigneur, tu as dit « heureux les pauvres ».

Donne-nous un esprit de simplicité,

de partager nos biens

et d’accueillir dans nos maisons !

 

Seigneur, tu as dit « heureux les affamés ».

Donne-nous un esprit de sobriété,

de pratiquer le jeûne et la prière

et de nous garder de toute avidité !

 

Seigneur, tu as dit « heureux les affligés ».

Donne-nous un esprit d’amour,

d’encourager ceux qui peinent

et de reconnaître nos fautes.

 

Seigneur, tu as dit « heureux les persécutés ».

Donne-nous un esprit de foi,

d’avoir le courage du témoignage

et de refuser toute compromission ! 

Lire ici les autres méditations de cette retraite


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