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Réjouissez-vous avec Jérusalem !

Fin juin, nous avons accueilli deux jeunes de Jérusalem dans notre maison. Ils faisaient partie d’un chœur de jeunes entre 15 et 20 ans. Le « Chœur des jeunes de Jérusalem ». Composé de palestiniens et d’israéliens ils chantent des chants en hébreu, arabe et anglais, tiré du répertoire à la fois traditionnel, contemporain et religieux. (Voir ici la vidéo de leur visite à Lausanne)

Alors que la tendance générale est que palestiniens et israéliens se rencontrent de moins en moins, ce chœur créé en 2007 est une source d’espérance et a inspiré d’autres initiatives.

Mais chanter ensemble n’est qu’une face de la médaille. L’autre face est le dialogue. Lorsqu’ils sont ensemble, les jeunes réfléchissent aussi sur des thèmes tels que l’identité, les minorités, les divers narratifs, la résolution des conflits, l’égalité, le harcèlement…

Le dialogue sur ces thèmes comporte trois niveaux. Les jeunes se demandent comment ils les expérimentent dans la société, au niveau personnel (comme palestinien ou israélien) et dans le chœur.

Tout cela ne va pas sans tensions et sans remises en question, c’est pourquoi des « facilitateurs » les accompagnent à toutes les rencontres. J’ai aussi eu l’occasion de m’entretenir avec eux et ai été impressionné par leurs compétences.

Malgré la tendance au repliement sur sa propre communauté, ceux-ci m’ont dit qu’il y a toujours une aspiration à être ensemble et à « humaniser les relations » en apprenant à se connaître.

C’est ce que ce chœur permet de vivre aux jeunes. Ceux-ci nous ont dit qu’ils aiment y participer, car c’est le seul lieu où ils peuvent rencontrer des jeunes de l’autre camp pour aborder ces thèmes.

J’ajouterai encore, pour conclure cette introduction, que c’est dans le cadre de l’Association Coexistence qui a son siège à Lausanne, que j’ai participé à cette riche semaine.

Cette semaine a permis au chœur d’avoir un dialogue avec les jeunes du chœur du collège Saint Michel à Fribourg et de donner un concert aux Nations Unies à Genève. Elle s’est terminée par un concert à Saint Laurent, Lausanne, le 3 juillet.

Active depuis 12 ans, Coexistence est en lien avec d’autres groupes de dialogue en Israël/Palestine. A ce jour, elle a invité une trentaine de ces groupes, plus de 600 personnes.

 

« Réjouissez-vous avec Jérusalem ! » (Esaïe 66,10)

Après ce joyeux concert, cette invitation du prophète Esaïe m’a tout de suite parlé:

« Réjouissez-vous avec Jérusalem !

Exultez en elle, vous tous qui l’aimez !

Avec elle, soyez pleins d’allégresse,

vous tous qui la pleuriez !

    Alors, vous serez nourris de son lait,

rassasiés de ses consolations ;

alors, vous goûterez avec délices

à l’abondance de sa gloire.

    Car le Seigneur le déclare :

« Voici que je dirige vers elle

la paix comme un fleuve

et, comme un torrent qui déborde,

la gloire des nations. »

Vous serez nourris, portés sur la hanche ;

vous serez choyés sur ses genoux.

    Comme un enfant que sa mère console,

ainsi, je vous consolerai.

Oui, dans Jérusalem, vous serez consolés.

    Vous verrez, votre cœur sera dans l’allégresse ;

et vos os revivront comme l’herbe reverdit.

Le Seigneur fera connaître sa puissance à ses serviteurs. »

 

N’est-ce pas ce que nous venions de vivre dans le temple de Saint Laurent ?

Nous nous sommes réjouis avec ces jeunes de Jérusalem en les écoutant chanter des psaumes, des gospels et des chants traditionnels.

Quel est le sens de cette parole du prophète ?

Si on la lit dans son contexte, on découvre qu’Esaïe attend la réalisation de cette parole pour la fin des temps : paix universelle, justice pour tous, consolation dans toutes les épreuves dont la plus grande est la mort qui ne sera plus.  

Avec Israël, l’Église attend la réalisation de cette promesse.

Mais alors qu’Israël prie pour la venue de son Messie, l’Église prie pour son retour : « Maranatha ! », puisque le Christ est venu, il vient et il reviendra !

Or quelle est la foi de l’Église par rapport à cette promesse ?

D’abord elle croit qu’en Jésus les promesses contenues dans les paroles d’Esaïe ont pris corps. Relisons les versets 10 à 14 de ce chapitre 66 :

– « Réjouissez-vous avec Jérusalem ! Exultez en elle, vous tous qui l’aimez ! », appelle Esaïe. Dans l’Évangile on découvre que Jésus apporte la joie partout où il passe : certes une joie paradoxale, celle des Béatitudes. De plus les disciples exultent de joie lorsqu’ils font l’expérience de la force de son message au retour de mission :

– « Comme un enfant que sa mère console je vous consolerai », annonce Esaïe. A chaque page de l’Évangile on lit que Jésus console les affligés et guérit les malades

– Jésus ressuscite les morts : « Vous verrez, votre cœur sera dans l’allégresse ; et vos os revivront comme l’herbe reverdit, » dit Esaïe.

– Jésus une source jaillissante en vie éternelle, il déborde de l’Esprit saint car il est le Messie qui contient tous ses dons. Il apporte en particulier la paix, don des temps messianiques qui ont déjà commencé avec lui dans sa résurrection. « La paix soit avec vous » ! sont les premières paroles du Ressuscité. « Voici que je dirige vers elle la paix comme un fleuve », affirme Esaïe.

En nous tournant vers Jésus dans la confiance, et en vivant son style de vie dans son amour, cette promesse prend aussi corps en nous et au milieu de nous. Tout ce qui a été annoncé par le prophète Esaïe pour la fin des temps et qui a été réalisé par anticipation dans la personne et la vie de Jésus, peut aussi se réaliser dans nos vies.

– Nous pouvons vivre la joie paradoxale des Béatitudes

– Nous pouvons apporter consolation dans les épreuves

– Nous pouvons renverser des situations qui paraissent désespérées, sans issue

– Nous pouvons devenir source de paix et de justice.

Alors « Réjouissez-vous avec Jérusalem ! »


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