Bible

Sola Scriptura. « Par l’Ecriture seule »

La Réforme a remis au cœur de la vie de l’Eglise la lecture de la Bible. Après « le Christ seul« ,  le deuxième slogan de la Réforme est « Sola Scriptura. Par l’Ecriture seule ». Cette grande contribution de la Réforme vient d’être reconnue par le pape François à Lund.

C’était lors de la célébration à l’occasion de l’ouverture du jubilé des 500 ans de la Réforme, le 31 octobre dernier.

Suivons ce qu’écrit Paul à Timothée dans ce grand texte parlant de la nature des Ecritures. Je vous propose de développer quatre aspects :

Depuis ta tendre enfance tu connais les Saintes Ecritures ; elles ont le pouvoir de te communiquer la sagesse qui conduit au salut par la foi qui est dans le Christ Jésus. 

Toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour réfuter, pour redresser, pour éduquer dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli, équipé pour toute œuvre bonne. (2 Timothée 3,15-17)

 

1. Les Ecritures ont une force transformatrice

« Elles ont le pouvoir de te communiquer la sagesse ».

Contrairement aux autres écrits, les Ecritures ont en elles-mêmes une force de vie. Et cette force donne la sagesse.

Certes, elles sont parfois difficiles à comprendre et il faut faire l’effort de les étudier. C’est notre part. Mais à travers elles, c’est Dieu qui vient à nous et nous donne cette sagesse qui descend d’en haut.

Je fais régulièrement l’expérience de cette force lorsque je médite un seul verset. Je le répète intérieurement et le laisse se déployer en moi. Je constate alors son œuvre vivifiante.

Aucun autre livre n’a la même puissance, pas même les auteurs chrétiens les plus inspirés.

Oui elles ont véritablement une force « pour redresser, pour éduquer dans la justice ».

Sans l’écoute à travers les Ecritures de la voix du Maître, de celui qui est la Parole et la Vérité, pas de réforme possible !

 Ce sont elles qui nous forment, nous re-forment et nous trans-forment pour que nous soyons « équipés pour toute œuvre bonne ».

Jésus nous parle de cette force de la Parole de Dieu en la comparant à une graine de moutarde. Elle est parmi les plus petites : on la met en terre et elle devient un arbre où les oiseaux viennent se nicher. Ainsi en est-il d’une seule parole que notre cœur accueille avec foi.

 

 2. Les Ecritures conduisent à Jésus-Christ

« …La sagesse qui conduit au salut par la foi qui est dans le Christ Jésus ».  

Dans l’Eglise, les Ecritures sont importantes, non seulement parce qu’elles conduisent au Christ, mais aussi parce qu’elles nous parlent de lui, à chaque ligne, tant l’Ancien que le Nouveau Testament.

C’est ainsi que Jésus les comprend lui-même : « Vous étudiez les Ecritures, dit-il à ses contradicteurs, parce que vous pensez avoir par elles la vie éternelle. Ce sont elles qui rendent témoignage à mon sujet » (Jean 5,39).

Et aux disciples sur le chemin d’Emmaüs, après leur avoir ouvert l’intelligence, il dit : « Ainsi il était écrit (et il fallait que cela arrive) que le Messie souffrirait et qu’il ressusciterait le troisième jour » (Luc 24,46)

Le Christ – sa personne et sa vie, ses paroles et ses gestes, sa mort et sa résurrection – est le centre de l’Ecriture. Tout converge vers lui et tout part de lui.

Aujourd’hui, quand nous la lisons, en particulier les quatre Evangiles, Jésus, puisqu’il est ressuscité, nous parle personnellement comme il parlait à ses disciples sur les chemins de Galilée ou de Jérusalem,

 

 3. Les Ecritures sont inspirées de Dieu

« Toute Ecriture est inspirée de Dieu »

Dans ce qui précède, j’ai dit que l’Ecriture est inspirante : elle nous communique l’Esprit du Christ. A travers elle, l’Esprit agit pour nous faire habiter le Christ en nous et parmi nous. A travers elle, l’Esprit saint se forme un peuple animé par un même amour et une même pensée.

Mais ici Paul nous dit encore autre chose : les Ecritures sont inspirées de Dieu, elles sont « théopneustées » pour translitérer le mot grec.

C’est reconnaître que leurs auteurs ultimes ne sont pas des hommes mais l’Esprit saint lui-même qui s’est servi d’eux pour se communiquer à nous.

C’est parce que les Ecritures sont inspirées que je peux avoir confiance dans ce qu’elles me disent.

La confiance est en effet l’attitude fondamentale du chrétien face aux Ecritures.

 

 4. Les Ecritures sont utiles pour enseigner la vérité et réfuter l’erreur

C’est parce que les Ecritures sont inspirées qu’elles sont aussi « utiles pour enseigner et pour réfuter ».  Elles sont la norme de toute norme, le critère de toute vraie tradition.

Dire « par l’Ecriture seule – Sola Scriptura » ne veut pas dire, en effet, que nous ne lisons que la Bible. Nous pouvons lire avec profit d’autres textes de la tradition chrétienne ou d’autres sources.

Mais cela signifie que la Bible est le critère ultime de jugement, parmi toutes les autres sources : la raison, la tradition, la psychologie, l’histoire et encore bien d’autres…

Certes, nos devons lire les Ecritures avec intelligence. Et nous pouvons et devons utiliser toutes les sciences à notre disposition. Mais ce ne sont jamais ces autres sources qui doivent avoir l’autorité dernière. Dans l’Eglise, quand il y a un conflit entre la Parole de Dieu et ces autres sources, c’est la Parole de Dieu qui doit avoir le dernier mot, sinon le Christ est rélégué dans les marges. Ces sources deviennent alors des idôles. 

C’est ce que Martin Luther avait exprimé avec force lors de la diète de Worms lorsqu’on voulait le contraindre à changer son opinion :

« Je suis lié par les textes scripturaires que j’ai cités et ma conscience est captive de la Parole de Dieu ; je ne puis ni ne veux me rétracter en rien, car il n’est ni sûr ni honnête d’agir contre sa propre conscience ».

Pour conclure, je vous propose cette prière :

Seigneur, tu es la Parole de Vie.

Tu l’as donnée à tes apôtres

Et ils l’ont entendue et reçue.

Cette Parole, c’est d’abord toi, Jésus.

Ils ont été touchés par ton amitié,

Transpercés par tes appels,

Etonnés par tes miracles,

Déroutés par tes souffrances,

Abasourdis par ta résurrection,

Enthousiasmés par ton Esprit.

 

Mais ton histoire parmi nous continue.

Alors donne-nous de recevoir ta Parole :

De la lire avec recueillement,

De l’étudier avec sérieux,

De la méditer avec le cœur,

De la vivre avec amour.

 

Accorde-nous aussi de ne pas la confisquer

Mais de la partager avec tous.

Elle ne nous appartient pas.

Que nous communiquions la vie qu’elle donne

Et le bonheur qu’elle promet !

 

Alors nous ne serons plus côtes à côtes

Mais en communion.

Et notre joie grandira.

 

Voir le dossier: Les identités de l’Eglise réformée


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